Brexit: que va-t-il se passer cette semaine ?

  28 Octobre 2019    Lu: 1781
Brexit: que va-t-il se passer cette semaine ?

Le Brexit n'aura pas lieu. Du moins, pas cette semaine. Ces prochains jours seront dédiés aux tractations, à la Chambre des communes et à Bruxelles, pour décider du délai d'un troisième report. Le Royaume-Uni devait initialement quitter l'UE le 29 mars, une date déjà repoussée à deux reprises : au 12 avril puis au 31 octobre.

22 octobre : rejet du calendrier du vote du Brexit

Retour en arrière. Mardi 22 octobre, Boris Johnson a obtenu un début de majorité à la Chambre des communes pour soutenir son accord de Brexit, mais les députés ont refusé le calendrier accéléré que le premier ministre conservateur proposait pour respecter la date butoir du 31 octobre.

En réaction, «BoJo» a a décidé de retirer son projet de loi.

Lundi matin : les 27 réunis pour discuter du report

C'est l'Union européenne qui a désormais les cartes en main pour définir un calendrier sur le Brexit. Les ambassadeurs des 27 États-membres de l'UE se réunissent ce lundi 28 octobre à 10h (9h GMT) pour discuter d'un projet de report du Brexit. Selon plusieurs sources diplomatiques, la proposition à l'étude prévoit un report du Brexit de trois mois, au 31 janvier 2020, mais avec la possibilité également pour le Royaume-Uni de quitter l'UE au 30 novembre ou au 31 décembre, si le Parlement ratifiait l'accord de sortie avant ces échéances.

Tous les pays de l'UE ont convenu la semaine dernière de la nécessité d'un troisième report du Brexit pour éviter un «no deal» et s'accordent pour prendre une décision sur ce sujet par le biais d'une procédure écrite, sans qu'il soit nécessaire de convoquer un sommet.

La réponse des 27 sur la durée du report est attendue en début de semaine.

Lundi après-midi : à Londres, vote sur des élections anticipées au 12 décembre

À la Chambre des communes, les députés britanniques doivent se prononcer ce lundi après-midi sur une motion de Boris Johnson proposant la tenue d'élections anticipées le 12 décembre. Le leader conservateur craint en effet que l'examen du projet de loi donne lieu à une série d'amendements qui détrictote in fine l'accord avec Bruxelles et compromette son adoption définitive. Des élections victorieuses lui permettraient d’obtenir une marge de manœuvre.

Rien ne garantit, toutefois, que cette motion soit adoptée. En effet, Boris Johnson a besoin de deux tiers des voix à la Chambre des communes, et donc de certains parlementaires de l'opposition. Or, le premier ministre conservateur, qui n’a plus de majorité, a déjà échoué à deux reprises au mois de septembre. En outre, le Labour, les indépendantistes écossais et les centristes Libéraux démocrates ont déjà dit non. Le DUP (parti nord-irlandais) ne semble pas prêt non plus à soutenir cette option.

Mardi : vote d'un amendement du SNP et des Libéraux pour des élections anticipés au 9 décembre

Dans le week-end, deux autres formations d’opposition, europhiles, se sont dits prêtes à accepter des élections, mais avec un agenda différent. Si le Brexit est repoussé jusqu’à fin janvier, le parti national écossais (SNP) et les Libéraux-démocrates veulent introduire ce mardi un amendement pour déclencher des élections dès le 9 décembre. Ils n’auraient besoin pour cela que d’une majorité simple.

Le calendrier prévu par les deux partis empêcherait Boris Johnson de faire adopter, avant la dissolution du Parlement, la loi sur son accord de Brexit. Un scénario politiquement défavorable au premier ministre, dont le parti bénéficie d’une large avance dans les sondages. (Par Bénédicte Lutaud avec AFP)


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