Valls: "C`est l`avenir de la France qui me préoccupe, pas l`avenir de la gauche"

  31 Janvier 2016    Lu: 611
Valls: "C`est l`avenir de la France qui me préoccupe, pas l`avenir de la gauche"
Lors de ses voeux à la presse jeudi, le Premier ministre a répondu à Christiane Taubira dont il a justifié l`éviction du gouvernement. Il en a profité pour réaffirmer le besoin d`unité autour de la réforme constitutionnelle.

Au "résister, c`est partir" de Christiane Taubira, Manuel Valls a rétorqué ce jeudi que "résister, c`est se confronter à la réalité", lors de ses voeux à la presse à Matignon. Face à son ancienne ministre, le Premier ministre rappelle que "la gauche doit résister au cours des choses, pas proclamer." "La gauche, au pouvoir, est confrontée au réel", poursuit-il. Et le réel est dur. "L`année écoulée a marqué un profond basculement", explique le chef du gouvernement qui liste "l`urgence climatique", "la crise des réfugiés", "la montée des intégrismes", "le risque de détérioration du projet européen"...

Dans ce tableau dramatique, Manuel Valls est clair: "c`est l`avenir de la France qui me préoccupe, pas l`avenir de la gauche". Façon de justifier le coût politique pour son camp des débats clivants sur la déchéance de nationalité et sur l`état d`urgence qui, précise le Premier ministre, "n`a pas vocation à durer". Au cours du week-end qui a suivi les attentats du 13 novembre, Manuel Valls confie avoir "eu le sentiment que le pays pouvait basculer". "Tout pouvait basculer", enchaîne-t-il, en agitant le spectre d`une guerre civile, sans la nommer.

"La cohérence exigeait que, s`il y a désaccord, chacun en tire les conséquences"

Finalement, le pays ne bascule pas. "Cette unité, nous devions la préserver. Et dans mon for intérieur, je pense qu`elle est préservée", explique le chef du gouvernement pour expliquer une nouvelle fois le besoin de faire voter la révision constitutionnelle. Et donc de faire respecter "la cohérence" gouvernementale, un mot répété à de nombreuses reprises lors du discours de plus d`une demi-heure. "Étouffer les débats, surtout à gauche, est impossible. Mais la cohérence, c`est partager l`exigence et la solidarité. La cohérence exigeait que, s`il y a désaccord, chacun en tire les conséquences", lance Manuel Valls en référence au départ de la désormais ancienne garde des Sceaux.

Rappelant qu`il est "de gauche", le Premier ministre redit néanmoins son attachement à la valeur "égalité", "mot peut-être oublié dans le fracas de 2015". La "lutte contre les discriminations" fera aussi partie de sa feuille de route pour 2016, de même que l`engagement à faire respecter la loi SRU sur les logements sociaux. Mais, conclut-il, "beaucoup de ses étiquettes [gauche, droite] évoluent, changent. Le parti qui doit s`imposer est celui qui rassemble le plus."

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