Le Chef de l’Etat turc s’est exprimé, dimanche, lors d’une réunion à Istanbul avec les dirigeants des médias et agences de presse en Turquie.
Il s’est longuement exprimé sur l’opération Source de Paix, actuellement en cours à l’Est de l’Euphrate dans le nord de la Syrie.
Erdogan a d’abord annoncé qu’il a eu "un long entretien téléphonique" sur le sujet avec la Chancelière allemande Angela Merkel, juste avant la réunion.
Le Président turc a voulu rappeler les raisons qui ont poussé la Turquie à entreprendre cette opération.
"Nous ne permettons pas et ne permettrons pas la création d'un état terroriste dans le nord de la Syrie", a-t-il une nouvelle fis martelé.
Il a rappelé qu’Ankara réclame depuis plusieurs années la création d’une zone de sécurité le long de sa frontière avec la Syrie, afin de faire disparaître la menace terroriste présente dans le nord de la Syrie.
"Notre priorité a été de régler cette question avec nos alliés qui se trouvent dans la région", a-t-il répété.
Mais, les pays engagés, les Etats-Unis en premier lieu, n’ont jamais répondu favorablement à cette requête, du moins pas dans le sens que la Turquie le souhaitait.
"Pourquoi sommes-nous en Syrie ? Parce que le régime n'arrive pas à rester sur pied contre les terroristes", a ensuite expliqué le président turc.
Insistant sur le fait que la Turquie ne combat absolument pas les Kurdes, comme les responsables et médias européens notamment aiment prétendre, mais les organisations terroristes YPG/PKK et Daech.
"Il n'est absolument question que notre Opération Source de Paix prenne les Kurdes pour cibles", a-t-il martelé.
Il a justement dans ce sens, indiqué que le plus grand soutien à l'Opération Source de Paix vient des Kurdes de Syrie.
"La puissance militaire de la Turquie, si elle n'avait pas une sensibilité humanitaire, est suffisante pour anéantir en quelques jours l'organisation terroristes. Mais nous travaillons avec la minutie d'un joailler, pour ne pas toucher les innocents", a-t-il affirmé, dénonçant les allégations des terroristes, trop souvent reprises par les médias occidentaux.
Erdogan a ensuite donné le dernier bilan des opérations.
Pour l'heure, le centre de Ras al-Aïn et 4 villages sont sous contrôle", a-t-il dit.
"Le nombre de terroristes neutralisés est de 490, dont 440 tués, 26 blessés et 24 qui se sont rendus", a-t-il annoncé.
Du côté des pertes turques, Erdogan a annoncé : "Jusqu'à présent, 652 tirs de roquettes ont été réalisés contre des habitation de nos provinces de Sanliurfa, Mardin, Sirnak et Gaziantep. En conséquence de ces attaques 18 de nos concitoyens, majoritairement des enfants, sont tombé sen martyrs, et 147 ont été blessés. Par ailleurs, 2 soldats turcs et 16 membres de l'Armée Nationale Syrienne sont tombés en martyrs."
"L'important est de terminer ce processus avec des pertes et douleurs minimales", a-t-il ajouté.
Pour conclure, le Chef de l’Etat turc est revenu sur les propositions de certains leaders étrangers, notamment Donald Trump, pour une médiation entre la Turquie et les terroristes du YPG/PKK.
"Quand avez-vous vu qu'un Etat se met autour de la table avec une organisation terroriste ? Certains veulent jouer les intermédiaires entre les terroristes et nous. Mais quels genres de chefs de gouvernements et états êtes-vous, c’est incompréhensible", a-t-il déclaré, fermant la porte à ces propositions.
AA
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