Hongkong va interdire le port d'un masque lors des manifestations

  03 Octobre 2019    Lu: 629
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L'exécutif hongkongais va bientôt interdire le port du masque lors des manifestations, afin d'en finir avec quatre mois d'une crise politique inédite dans l'ex-colonie britannique, rapportent des médias locaux.

Hongkong est depuis début juin le théâtre d'actions quasi quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences grandissantes de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome, et exiger des réformes démocratiques. Ni le gouvernement central chinois ni l'exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, ne sont parvenus à calmer la contestation, qui donne lieu à des affrontements de plus en pus violents entre radicaux et forces de l'ordre. Pour ne pas être identifiés et éviter de futures poursuites judiciaires, les manifestants portent pour la plupart des masques faciaux, et souvent des casques, des lunettes de protection et des masques à gaz afin de se protéger des gaz lacrymogènes et des projectiles tirés par la police. A en croire le South China Morning Post, l'exécutif local espère dissuader les manifestants de descendre dans les rues en invoquant une loi d'urgence datant de l'époque coloniale qui ne nécessite pas un vote du Conseil légoislatif, le «Parlement» local. La cheffe de l'exécutif Carrie Lam doit annoncer vendredi cette décision, relate le Post.

Mardi a été la journée la plus violente à Hong Kong depuis le début de la mobilisation. Alors que la Chine célébrait le 70ème anniversaire de la fondation du régime, l'ex-colonie britannique a été le théâtre d'affrontements dans de nombreux quartiers qui ont considérablement éprouvé les capacités de maintien de l'ordre de la police. Signe de ce niveau de tensions, les forces de l'ordre ont tiré le nombre record de 1400 grenades lacrymogènes, 900 balles en caoutchouc, 230 balles en éponge, 190 projectiles en sachet. A titre de comparaison, la police avait tiré un millier de grenades lacrymogènes en tout au cours des deux premiers mois de manifestations. Surtout, un policier a pour la première fois tiré à balle réelle à bout portant sur un manifestant, qui a été gravement blessé. Depuis, des élus pro-Pékin ont fait entendre leur voix pour demander à Carrie Lam d'agir. «Si nous avions cette loi, elle aurait un effet dissuasif sur certaines personnes», a déclaré jeudi aux journalistes la députée Elizabeth Quat. «Nous ne parlons pas de manifestations pacifiques. Nous parlons de gens qui se livrent à des violences illégales.» Mais pour l'élu pro-démocratie Dennis Kwok, le recours à la loi d'urgence marquerait «le début d'un glissement vers un Etat autoritaire».

AFP


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