La France espère vendre des armes pour 2,5 milliards d’euros au Koweït

  21 Octobre 2015    Lu: 751
La France espère vendre des armes pour 2,5 milliards d’euros au Koweït
La France et le Koweït doivent signer mercredi 21 octobre une lettre d’intention portant sur trois volets de contrats d’armement terrestre, aérien et maritime, pour un montant estimé à 2,5 milliards d’euros. Dans les milieux de la défense, on va encore se dire que l’alignement des planètes est favorable.

Le petit émirat pétrolier du Golfe avait indiqué en juin son intention d’acquérir 24 hélicoptères lourds Caracal, pour un montant d’un milliard d’euros. Le premier ministre Jaber Al Moubarak Al Ahmad Al Sabah est à Paris pour une visite de deux jours, mardi 20 et mercredi 21 octobre, avec une importante délégation.

Le Caracal, fabriqué par Airbus Helicopters, la filiale d’Airbus Group, est conçu spécialement pour les missions de sauvetage au combat et transport de troupes sur longue distance. Il est doté d’un système de blindage et d’autoprotection comprenant la détection radar des missiles. L’armée française possède 19 appareils de ce type, utilisés notamment par les forces spéciales.

« Les négociations contractuelles se déroulent dans de bonnes conditions », indique-t-on mardi au ministère français de la défense. La visite de la délégation koweïtienne « est l’occasion de continuer d’avancer sur ce sujet en espérant un débouché dans les semaines qui viennent (…), d’ici la fin de l’année ».

Selon cette même source, si à ce stade l’accord porte sur l’acquisition de 24 hélicoptères, « cela pourrait augmenter ». Les premières livraisons pourraient intervenir au bout de deux ans et demi.

Deux autres volets, d’un montant estimé à 1,5 milliard d’euros, vont faire l’objet de lettres d’acceptation entre la France et le Koweït qui seront signées lors de la rencontre entre Manuel Valls et son homologue, mercredi. Il s’agit de contrats potentiels dans le domaine des véhicules terrestres (Renault Trucks Défense, une filiale du groupe suédois Volvo) et de la marine.

« Il y a une partie très importante sur les véhicules terrestres. Renault Trucks Défense est très bien implanté au Koweït, ils ont déjà un marché Sherpa |nom du véhicule blindé] assez significatif, il se pourrait que, dans les semaines qui viennent, ils annoncent d’autres choses, sur les Sherpa et sur un autre segment », indique-t-on dans l’entourage du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.

Enfin, une lettre d’acceptation devrait porter sur le programme de modernisation et de réarmement des patrouilleurs lance-missiles P37 par le prestataire privé français DCI (Défense Conseil International), afin de réaffirmer le partenariat avec la marine koweïtienne.

Engagé dans la lutte contre l’Etat islamique (EI), le Koweït a été pris pour cible cette année par l’organisation djihadiste qui a revendiqué l’attaque contre une mosquée chiite en juin à Koweït city. A la suite de cet attentat qui a fait 27 morts, les autorités koweïtiennes ont déclaré que pays était en « état de guerre » contre les djihadistes.

Lors de sa rencontre avec le premier ministre koweïtien mardi, le président François Hollande « a salué l’action modératrice du Koweït dans la région, sa contribution à la lutte contre Daech [acronyme arabe de l’EI] ainsi que le rôle humanitaire de l’Emir du Koweït »

Après la vente de 24 Rafale à l’Egypte en février et de 24 Rafale au Qatar en mai, ces contrats avec le Koweït confirment la bonne santé des exportations françaises d’armes. Les commandes sont passées de 4,8 milliards d’euros en 2012 à 8,2 milliards en 2014. Elles dépassent même les 12 milliards sur les premiers mois de 2015.

Face aux contraintes budgétaires qui ont obligé de réduire les dépenses militaires, la France a dû se tourner vers l’exportation pour assurer des débouchés à son industrie d’armement, composée de 4 000 entreprises qui emploient 165 000 personnes.

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