L'Irak signe avec le Golfe un accord de raccordement électrique inédit

  15 Septembre 2019    Lu: 606
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Bagdad a signé dimanche avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) un accord pour importer d'ici 2020 jusqu'à 500 MW d'électricité afin d'alléger une pénurie qui prive les Irakiens de courant parfois jusqu'à 20 heures par jour.

La ligne électrique qui courra sur 300 kilomètres du Koweït jusqu'au port de Fao, à la pointe sud de l'Irak, coûtera 220 millions de dollars, à la charge du CCG, a indiqué le ministre irakien de l'Electricité, Louaï al-Khatib.

Bagdad et le CCG devront ensuite négocier les termes de l'importation d'électricité, ont précisé les deux parties. A terme, cette ligne pourrait acheminer jusqu'à 2 GW en Irak, dont la production électrique est actuellement de 15 GW, pour une demande réelle de 24 GW.

«C'est le premier accord de ce genre avec le CCG», a indiqué M. Khatib, ajoutant discuter également avec ses voisins saoudien, jordanien et turc pour importer du courant, alors que Washington fait pression sur l'Irak pour qu'il mette fin à sa dépendance énergétique vitale à l'Iran.

Samedi, Bagdad avait signé un accord de 1,3 milliard de dollars avec Siemens et Orascom afin de réhabiliter une de ses principales centrales électriques, ravagée par la récente guerre contre les jihadistes. De quoi augmenter de 1,7 GW sa production électrique sous 28 mois. Côté Golfe, Ahmad Ibrahim, à la tête de l'Interconnection Authority du CCG, a affirmé à l'AFP que cette connexion était «la première hors du CCG» et qu'elle allait «ouvrir la voie à plus de projets, plus importants, pas seulement pour alimenter Bagdad et le nord de l'Irak, mais aussi d'autres pays».

Alors que Bagdad renforce ses relations avec les Etats arabes du Golfe tout en ménageant leur grand ennemi régional, son grand allié iranien, M. Ibrahim a estimé que l'accord de dimanche était «plus que technique ou économique, car il a un aspect politique». Les Etats-Unis, l'autre grand allié de l'Irak, lui ont jusqu'ici accordé des exemptions au sujet des sanctions qu'ils ont imposées au secteur énergétique de l'Iran, ennemi de Washington. Le dernier délai concédé doit expirer fin octobre.

AFP


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