Le DG de Nissan, Hiroto Saikawa, va démissionner, annonce le conseil d'administration

  09 Septembre 2019    Lu: 341
Le DG de Nissan, Hiroto Saikawa, va démissionner, annonce le conseil d

Le directeur général exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, rattrapé par un scandale de prime indûment perçue, va démissionner le 16 septembre, a annoncé lundi le président du conseil d'administration du constructeur automobile japonais, Yasushi Kimura.

L'actuel directeur opérationnel du groupe, Yasuhiro Yamauchi, assurera l'intérim dans l'immédiat et le comité des nominations au sein du conseil d'administration a l'intention de choisir un successeur à M. Saikawa « d'ici la fin octobre », a ajouté Yasushi Kimura lors d'une conférence de presse au siège de Nissan à Yokohama, près de Tokyo.

Le conseil, auquel assistent les dirigeants de Renault et administrateurs de Nissan Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, se tenait au siège du groupe à Yokohama, près de Tokyo. Le patron avait confessé la semaine dernière avoir touché par le passé une rétribution excédant ce à quoi il avait droit, sous la forme d'un bonus en numéraire égal à la plus-value découlant de la hausse de l'action Nissan. S'excusant « pour le trouble causé », il avait promis de restituer la somme incriminée qui s'élèverait, selon les médias, à 47 millions de yens (environ 400 000 euros).

En guise de défense, M. Saikawa a rejeté la faute sur le « système mis en place sous Ghosn », dont il aurait, dit-il, bénéficié malgré lui. En novembre dernier, Carlos Ghosn, alors PDG de Renault, président de Nissan et patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a été arrêté au Japon puis inculpé pour malversations financières. Libéré sous caution, il prépare actuellement son procès, lequel pourrait s'ouvrir au printemps prochain, selon ses avocats.

Cependant, d'après de récentes affirmations de Greg Kelly, ancien bras droit de Carlos Ghosn et également inculpé au Japon, M. Saikawa aurait délibérément fait différer de quelques jours la date d'exercice prévue de ses SAR en mai 2013. Ce qui lui aurait permis de gonfler sa prime, l'action Nissan ayant bondi de 10 % dans l'intervalle.

M. Saikawa était déjà en sursis avant même que cette affaire n'éclate. Depuis des mois, des actionnaires de Nissan réclamaient son départ, le jugeant trop associé à l'ère Carlos Ghosn, dont il fut longtemps le protégé, avant de retourner sa veste. Sous pression, le directeur général de 65 ans avait alors promis en juin de préparer sa succession au plus vite.

Une autre démission serait aussi imminente, a affirmé vendredi l'agence Bloomberg : celle de Christina Murray, précisément responsable chez Nissan de la « compliance » (respect de l'éthique) et de l'audit interne, pour des raisons encore inconnues. Sollicité par l'AFP, le groupe n'a pas fait de commentaire.

Par ailleurs, les autres dossiers urgents à traiter ne manquent pas chez Nissan. Ses résultats financiers ont fondu au premier trimestre de son exercice 2019-2020, et le groupe a entamé une profonde restructuration de son outil industriel, impliquant la suppression de 12 500 emplois dans le monde.

Renault et Nissan s'efforcent aussi de rebâtir leur alliance, mise à mal depuis l'éviction de Carlos Ghosn, qui était la clé de voûte de l'édifice.

« Il y a des hypothèses de travail » sur une évolution des participations croisées entre les deux groupes, mais « rien n'est acté » sur le sujet, glisse à l'AFP une source proche du dossier. « La priorité est à l'industriel et à l'alliance », insiste cette même source.

Actuellement, Renault – dont l'État français détient 15 % du capital – contrôle 43 % de Nissan, lequel possède 15 % du constructeur tricolore.

Rebattre les cartes de cette alliance pourrait permettre de ressusciter un projet de fusion entre Renault et Fiat Chrysler, qui avait avorté début juin devant les réticences de Nissan et de l'État français, soucieux de retisser d'abord les liens avec les Japonais.

AFP


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