L'ONU dénonce la mise en danger de 3 millions de civils en Syrie

  30 Août 2019    Lu: 934
L

Les opérations de «contreterrorisme» menées par Damas, soutenu par son allié russe, ne peuvent justifier la mise en danger de 3 millions de civils dans la région d'Idleb en Syrie, a souligné jeudi l'émissaire de l'ONU Geir Pedersen devant le Conseil de sécurité.

A l'initiative de la Belgique, du Koweït et de l'Allemagne, cette instance est appelée à voter à une date encore indéterminée une résolution imposant une cessation immédiate des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie et la protection des installations civiles, notamment médicales. Le texte, vu par l'AFP, demande aussi un accès humanitaire sans restriction dans l'ensemble de la Syrie.

«Nous avons l'impression qu'à chaque fois qu'il y a des initiatives militaires sur le terrain, il y a des projets comme celui-là», a réagi devant quelques journalistes l'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Dmitri Polyanskiy. Moscou va étudier le texte pour voir s'il est «nécessaire ou non», a-t-il ajouté. Dans le passé, la Russie a utilisé une douzaine de fois son droit de veto au Conseil de sécurité pour s'opposer à l'adoption d'une résolution sur la Syrie.

Si les attaques des groupes djihadistes «doivent cesser», «le contreterrorisme ne peut mettre en danger trois millions de civils qui ont droit à une protection en vertu du droit humanitaire», a affirmé Geir Pedersen au Conseil. «Les actions qui conduisent à des morts et des déplacements» de population «doivent cesser maintenant».

Sur 3 millions de civils, les deux tiers sont des femmes et enfants
Le Conseil de sécurité «peut prendre des mesures concrètes maintenant pour protéger les civils et assurer le plein respect du droit international humanitaire», a renchéri le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, en rappelant que les 3 millions de civils pris au piège à Idleb comprennent deux tiers de femmes et d'enfants.

En déplorant les attaques contre des hôpitaux, des écoles, des stations d'épuration et des marchés, il a lui aussi estimé qu'il n'y avait «aucune justification» à détruire des zones civiles au niveau où elles le sont aujourd'hui. Au nom des Etats-Unis, l'ambassadeur américain Jonathan Cohen a jugé que le régime syrien et la Russie «ne pouvaient pas être honnêtes lorsqu'ils disent ne pas chercher une solution militaire» au conflit.

Les Etats-Unis «rejettent le faux prétexte d'opérations antiterroristes». «Ce dont nous sommes témoins n'est pas du contreterrorisme», a-t-il martelé. Déclenchée en 2011 par la répression par le pouvoir de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.

AFP


Tags: Syrie   ONU  


Fil d'info