Une mère porteuse jugée pour escroquerie contre deux couples homosexuels

  27 Janvier 2016    Lu: 773
Une mère porteuse jugée pour escroquerie contre deux couples homosexuels
Elle est accusée d’avoir escroqué deux couples homosexuels à qui elle n’a jamais remis les enfants. Aurore, une mère porteuse de 37 ans de Vendôme (Loir-et-Cher), a été jugée mardi soir par le tribunal correctionnel de Blois.
L’histoire de la jeune femme démarre en 2008. Alors qu’elle a déjà quatre enfants, elle remet son cinquième nouveau-né, une petite fille non désirée, à un couple de Parisiens, sans contrepartie financière.

Une première escroquerie en 2010

Cette première expérience la pousse à proposer ses services de mère porteuse sur Internet, moyennant une dizaine de milliers d’euros, sous les pseudonymes « d’ange sincère » ou de « petite cigogne ».

En 2010, elle accepte de porter l’enfant d’un couple homosexuel de Loire-Atlantique. Mais au moment prévu de l’accouchement, en mars 2011, elle n’est pas au rendez-vous et prétend par texto que l’enfant est mort-né.

En contact avec trois couples lors de son interpellation

Il est en réalité en parfaite santé et a été confié à un autre couple homosexuel vivant au Luxembourg, à qui elle avait aussi promis l’enfant.

En 2012, rebelote. Un autre couple homosexuel est victime de l’escroquerie, tandis que le bébé est remis à un couple hétérosexuel de Seine-Maritime, ayant lui aussi payé la prestation. En 2013, la mère porteuse est interpellée puis mise en examen. A l’époque, elle est en contact avec trois autres couples.

Des carences affectives et éducatives pointées par les experts

Au tribunal, la jeune femme a assuré qu’elle voulait « juste donner du bonheur ». Violée par son père pendant son adolescence, elle est toutefois décrite par les experts comme souffrant de « carences affectives et éducatives majeures », avec « une très faible estime d’elle ».

Le vice-procureur, Jean Demattéis, a requis contre elle un an de prison, dont neuf mois avec sursis, tandis que son avocat, Me Stéphane Rapin, a demandé la relaxe. Près de 2.000 euros d’amende avec sursis ont également été requis contre chacun des quatre couples impliqués, poursuivis pour provocation à l’abandon d’enfants, le recours aux mères porteuses étant illégal en France.

Le jugement est attendu le 22 mars.

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