C’est sur les rives du Tage que le défi de l’European Solar Tour a finalement été relevé. Le Vendéen Étienne Sauze y a réalisé la passe de 28, en atteignant Lisbonne le 4 octobre, un peu moins de cinq mois après son départ officiel de Paris, le 9 mai, Journée de l’Europe. Et avec plus de 15 000 km dans les jambes. Pour la dernière étape entamée à Madrid, il était accompagné de sa petite amie. Le jeune homme de 25 ans, diplômé en tourisme, vient de mettre pied à terre à Fontenay-le-Comte (Vendée), là où il avait enclenché le pédalier de son vélo solaire à trois roues.
« Je reviens à temps, les premiers froids arrivent », lâche le sportif, qui boucle son périple avec deux mois d’avance sur les plans initiaux. Il avait en effet tablé sur sept mois pour rallier la capitale portugaise, sur son attelage atypique : un tricycle tractant une remorque portant un panneau solaire et une batterie. Pour mener ce projet, le jeune homme, qui a grandi entre les Deux-Sèvres et la Vendée, avait récolté 15 000 € auprès de sponsors etvia une campagne de financement participatif sur internet. Essentiellement pour l’achat du matériel.
Une vue du panneau solaire qui fournit l’énergie du vélo à trois roues du jeune Fontenaisien. (Photo : Étienne Sauze)
Au cours de ce périple, Étienne Sauze avait un autre challenge à relever et pas des moindres : tenir un budget de 20 € par jour, tous frais compris. Résultat ? « J’ai dépensé en moyenne 20,90 €. On peut dire que j’ai tenu le budget. » Pour y parvenir, ce dernier a mené une vie dans des conditions que l’on pourrait qualifier de spartiates.
Le cycliste a connu quelques coups durs, comme lorsqu’il est allé au fossé pour éviter un poids lourd à la frontière germano-polonaise, brisant une pièce de sa remorque. Et plusieurs coups de blues, entre Naples et Rome par exemple, le dernier du voyage. « Je n’ai pas dormi pendant trois nuits. Je n’avais pas trouvé de bons endroits pour bivouaquer. Il y avait des gens qui rôdaient. À la fatigue physique s’ajoute la fatigue psychologique. »
Mais il a aussi et surtout vécu des instants inoubliables faits de paysages magnifiques et de moments de partage. « Ce que je retiens, ce sont les gens qui m’ont hébergé, proposé un café, cette accumulation de rencontres. Ces Européens qui m’ont offert leur générosité. » Étienne Sauze a traversé les Carpates, rejoint Chypre depuis Athènes à bord d’un navire marchand, fait le tour du Vésuve… Et maintenant, c’est le retour à la vie d’avant.
« Content de retrouver les proches et de remanger du bon fromage et du bon pain », Étienne va faire le tour des partenaires et des associations dans les prochaines semaines. « Je vais réfléchir à un rendu de qualité », note-t-il. Après cette phase, le jeune homme va devoir trouver un travail. « Mais j’ai déjà quelques pistes. »
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