Poursuivi pour «dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ou administrative entraînant des recherches inutiles», il risque six mois de prison et 7.500 euros d`amende.
«Mon client a hâte d`être devant la 16e chambre pour pouvoir s`expliquer», a indiqué à l`AFP son avocate, Me Noémie Saidi-Cottier, qui n`a pas souhaité en dire davantage.
Le maître d`école, en poste dans une école classée REP (Réseau d`éducation prioritaire) à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), avait affirmé avoir été poignardé au cou et au flanc vers 07H10, alors qu`il préparait sa classe, par un homme en tenue de peintre, cagoulé et ganté, qui s`était saisi d`un cutter à sa portée et lui avait lancé: «C`est Daech, c`est un avertissement».
Tout était inventé et il avait finalement avoué dans l`après-midi s`être blessé tout seul. Placé en garde à vue dans la soirée, il avait été hospitalisé d`office dans la nuit après qu`un double examen psychiatrique eut conclu «à l`altération de son discernement et à l`incompatibilité de son état de santé avec une mesure de garde à vue».
L`enquête, confiée au commissariat d`Aubervilliers, devait notamment établir les raisons qui avaient poussé cet enseignant, décrit par une mère d`élève comme «très impliqué dans la vie de l`école» mais qui «pouvait être assez dur avec les enfants», à se faire passer pour une victime d`un acte terroriste.
L’Éducation nationale avait aussitôt suspendu l`enseignant pour une durée de quatre mois. En cas de condamnation, il pourrait être révoqué.
Le récit de cette agression avait suscité un certain scepticisme chez des policiers au vu de l`absence de témoin de la scène, le gardien présent à l`école à cette heure matinale n`ayant rien vu.
Mais la saisie du parquet antiterroriste suivie de la visite sur place de la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait donné un grand retentissement à cette affaire qui intervenait dans un contexte d`alerte maximale en France, un mois après les attentats de Paris et Saint-Denis.
Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l`EI, Dar-al-Islam, avait appelé à «combattre» et «tuer» les enseignants, accusés d`être «en guerre ouverte contre la famille musulmane».
En mars 2012, un enseignant d`une école juive, ses deux enfants et une élève avaient été tués par le jihadiste Mohamed Merah à Toulouse.
Cette fausse agression n`est pas sans rappeler l`affaire dite du RER D. En juillet 2004, une jeune femme «fragile» déclarait avoir été victime d`une agression à caractère antisémite.
L`enquête avait révélé qu`elle avait tout inventé, jusqu`à se dessiner elle-même une croix gammée sur le ventre.
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