Cambodge: Kerry évoque droits de l`Homme et démocratie avec Hun Sen

  26 Janvier 2016    Lu: 557
Cambodge: Kerry évoque droits de l`Homme et démocratie avec Hun Sen
Le secrétaire d`Etat américain, John Kerry, s`est entretenu mardi avec l`inamovible Premier ministre cambodgien, Hun Sen, Washington se félicitant de liens économiques dynamiques avec Phnom Penh tout en dénonçant ses atteintes aux droits de l`Homme et aux principes démocratiques.
Arrivé lundi soir du Laos, M. Kerry a d`abord rencontré mardi matin son homologue Hor Nam Hong après une visite au musée national du Cambodge qui abrite les plus belles collections d`art khmer de la planète.

Il a salué les "progrès remarquables" réalisés par le Cambodge depuis la fin des années 1970 après le régime génocidaire des Khmers rouges, notamment en termes économiques et de développement, Phnom Penh ayant selon Washington l`une des économies à la croissance la plus rapide d`Asie.

John Kerry a évoqué la possibilité d`un "traité bilatéral d`investissement" entre les deux pays, à l`occasion du sommet des 15 et 16 février en Californie qu`organise le président américain Barack Obama avec les dirigeants des dix Etats membres de l`Association des nations d`Asie du sud-est (Asean).

Le chef de la diplomatie américaine a ensuite vu le Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, et qui, à 63 ans, entend renforcer son emprise sur les institutions du royaume.
Ce dernier réprime tout mouvement de rue et a encore durci sa position face aux dissidents ces derniers mois.

Un jeune homme a ainsi été arrêté récemment pour avoir prédit la mort de Hun Sen. En août, un autre pour appel sur Facebook à une "révolution de couleur". Un sénateur d`opposition a également été arrêté pour avoir posté sur Facebook un carte controversée de la frontière.

Khmers rouges

Les deux dirigeants, qui se connaissent depuis des années, ont évoqué leur coopération "très importante" pour mettre sur pied le tribunal qui juge d`anciens caciques du régime des Khmers rouges encore en vie. M. Kerry a estimé qu`on pouvait être "fier" de ce tribunal créé après des années d`efforts internationaux.

L`idéologue du régime, Nuon Chea, 89 ans, et le chef de l`Etat du "Kampuchéa démocratique", Khieu Samphan, 84 ans, comparaissent depuis 2011 pour leurs responsabilités dans les atrocités commises entre 1975 et 1979 au nom d`une utopie marxiste délirante qui prétendait défaire la société de la contrainte de l`argent et bannir la religion.

Alors que les deux accusés ont déjà été condamnés à la prison à vie dans le premier procès, le deuxième, débuté en 2014, se penche sur les accusations de génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane cham. Il ne concerne pas les massacres de masse de l`ensemble de la population cambodgienne qui ne sont pas considérés par les Nations unies comme un génocide.

A Phnom Penh, John Kerry a aussi rencontré dans un palace de la ville le chef intérimaire de l`opposition, Kem Sokha, car le dirigeant historique de son parti, Sam Rainsy, a dû récemment, et une nouvelle fois, s`exiler pour échapper à la prison.

"Les relations entre le parti au pouvoir et celui de l`opposition sont tendues", a constaté un haut responsable du département d`Etat, indiquant que son ministre rencontrerait également des représentants de la société civile.

Ces derniers ont exhorté les Etats-Unis à accentuer la pression sur Hun Sen, qu`ils accusent de pratiques autoritaires contre opposants, dissidents ou syndicalistes.

M. Kerry doit également discuter avec ses hôtes cambodgiens du sommet de l`Asean en septembre prochain au Laos, Washington cherchant l`unité du groupe régional pour faire contre-poids à la Chine dans la région. Phnom Penh comme Vientiane sont considérés comme les Etats membres d`Asie du sud-est les plus proches de Pékin.

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