L'expédition devait poser le 6 septembre un atterrisseur et un robot mobile au pôle sud de la Lune, situé à quelque 384.000 kilomètres de la Terre, et faire ainsi de l'Inde la quatrième nation à réussir à poser un appareil sur le satellite naturel. Une fuite dans une bouteille d'hélium du moteur cryogénique de l'étage supérieur la fusée indienne GSLV-MkIII, le plus puissant lanceur indien, développé localement, a causé ce report à la dernière minute, écrivait mardi le quotidien Times of India en citant des sources anonymes au sein de l'ISRO.
«Après avoir rempli l'oxygène liquide et l'hydrogène liquide, l'hélium était en train d'être rempli. La procédure est de faire monter la pression de la bouteille d'hélium jusqu'à 350 bars puis de réguler la puissance de sortie à 50 bars. Après avoir rempli l'hélium, nous avons découvert que la pression chutait, indiquant qu'il y avait une fuite», a déclaré un scientifique au journal. «L'équipe doit localiser l'endroit exact de la fuite dans la bouteille de gaz; il pourrait y avoir plusieurs fuites», a poursuivi cette source.
Utilisée pour la première fois en 2017 pour un lancement d'un satellite, et une deuxième fois en 2018, la fusée GSLV-MkIII est l'aboutissement de décennies de travail d'ingénieurs indiens. Son moteur cryogénique lui donne une capacité de projection supérieure à celle des autres lanceurs de l'ISRO, lui permettant d'emporter jusqu'à quatre tonnes de chargement. La technologie cryogénique (ou cryotechnique) repose sur l'association d'oxygène et d'hydrogène à l'état liquide. Leur combustion produit des gaz qui sont éjectés par la tuyère et assurent ainsi la propulsion. Ce type de moteur est notamment utilisé par Ariane 5.
Le lanceur GSLV-MkIII est crucial pour les ambitions du programme spatial indien, qui compte d'ici 2022 envoyer un équipage de trois astronautes dans l'espace, ce qui serait son premier vol habité. (AFP)