Cinq choses à savoir sur la sonde japonaise Hayabusa2

  11 Juillet 2019    Lu: 828
Cinq choses à savoir sur la sonde japonaise Hayabusa2

Voici cinq choses à savoir sur la sonde spatiale japonaise Hayabusa2, qui a accompli jeudi avec brio la dernière étape programmée de sa mission, qualifiée d'"historique" par ses concepteurs.

- Des clés sur le système solaire -

Hayabusa2 a entamé fin 2014 son long voyage dans l'espace pour rejoindre Ryugu, un astéroïde très ancien en forme de diamant à peu près sphérique de moins d'un kilomètre de diamètre portant aussi l'appellation scientifique "1999 JU3".

Objectif: collecter des poussières de la surface et du sous-sol de ce corps céleste rocheux de type C, qui contient du carbone et de l'eau, afin d'analyser quelles matières organiques et aqueuses étaient originellement présentes dans le système solaire.

"Cette mission de recueil de matières primitives a le potentiel de révolutionner notre compréhension des conditions de formation des planètes", écrivait en 2014 l'équipe pilotant le projet au sein de l'Agence d'exploration spatiale japonaise (Jaxa). "Cela peut en outre nous fournir des informations importantes" pour mieux protéger la planète.

C'est un projet "sans précédent pour l'humanité", selon le directeur de la mission, Yuichi Tsuda.

- 3,2 milliards de kilomètres -

C'est le nombre de kilomètres accomplis par cette sonde d'une envergure de 6 mètres (panneaux solaires compris) pour parvenir à destination.

L'astéroïde lui-même se trouve à 340 millions de kilomètres de la Terre, mais il est impossible d'y aller en ligne droite.

Le trajet a duré trois ans et demi, puis en juin 2018 Hayabusa2 s'est stabilisée à 20 kilomètres de Ryugu.

Outre ses dalles photovoltaïques pour lui fournir de l'électricité, la sonde de plus de 600 kg est dotée de caméras (qui ont renvoyé des images d'un paysage étonnant), et de divers instruments de mesure, guidage et de télédétection pour observer la surface de l'astéroïde.

- Deux sauts de puce et une explosion -

Elle a aussi emporté avec elle deux robots miniatures japonais sautillants, appelés Minerva2, et un robot franco-allemand, Mascot, de la taille d'une boîte à chaussures, conçu par le Cnes et l'agence spatiale allemande DLR.

Elle les a largués en septembre-octobre 2018 et ces différents engins ont travaillé dur pour analyser la composition du sol de l'astéroïde, faisant office d'éclaireurs avant le rendez-vous d'Hayabusa2 avec l'astéroïde.

Un contact furtif a eu lieu en février 2019: Hayabusa2 s'était alors posée quelques secondes, le temps de lancer un projectile (une sorte de balle) pour dégager des poussières et en prélever un échantillon.

Puis en avril, la sonde a procédé à son geste le plus spectaculaire: lâcher un "impacteur", sorte de canon spatial, pour créer un cratère artificiel, une première mondiale, projetant des poussières du sous-sol.

Ce sont ces éléments que Hayabusa2 est censée avoir collecté ce jeudi en entrant en nouveau contact avec Ryugu.

- Retour sur Terre fin 2020 -

La sonde quittera Ryugu en fin d'année aux alentours de novembre et décembre pour ensuite se rapprocher de la Terre fin 2020.

Elle larguera alors une capsule très résistante, porteuse des précieux échantillons, qui devrait être récupérée par la Jaxa à son arrivée au sol, tandis que la sonde elle-même pourrait éventuellement étendre sa mission de quelques mois puisqu'elle n'aura a priori pas encore consommé tout son carburant.

Après Hayabusa2, la Jaxa ne compte pas s'arrêter là. Elle a déjà des vues sur des astéroïdes dits "troyens", en orbite stable autour de Jupiter, considérés comme les plus anciennes reliques de la formation du système solaire.

- L'épopée de son aînée Hayabusa -

Si Hayabusa2 s'est jusqu'à présent déroulée sans accroc. La précédente mission Hayabusa ("faucon" en japonais), qui visait à explorer un astéroïde moins ancien, Itokawa, avait été beaucoup plus chaotique.

Interminable périple de sept ans scandé par une série de mésaventures techniques, elle devint le symbole national de la persévérance japonaise qui finit par vaincre l'adversité.

Lancée en mai 2003, la sonde était revenue en juin 2010 dans l'atmosphère terrestre et avait, avant sa désintégration, pu renvoyer sur Terre une capsule finalement recueillie dans le désert australien.

La popularité d'Hayabusa a été un facteur déterminant pour convaincre les autorités de consacrer un budget de 31 milliards de yens (250 millions d'euros au cours actuel) à cette nouvelle mission, sur fond d'émulation internationale.

Par AFP


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