Des astronomes ont peut-être découvert l’étoile la plus mystérieuse de la Galaxie

  09 Juillet 2019    Lu: 931
 Des astronomes ont peut-être découvert l’étoile la plus mystérieuse de la Galaxie

Après la désormais célèbre étoile de Tabby, des astronomes ont découvert dans les données du satellite Kepler, une étoile double avec une luminosité étrange. Qu'est-ce qui pourrait bien créer les 28 baisses de son éclat observées en 87 jours ?

Une équipe d'astronomes a découvert un nouveau cas étrange d'étoile avec des variations de luminosité inexplicables. Toutes leurs tentatives pour comprendre ce qui peut bien provoquer les chutes de luminosité qui ont été détectées par feu le satellite chasseur d'exoplanètes Kepler, entre août et novembre 2017, ont été vaines jusqu'à présent. Andrew Vanderburg, de l'université du Texas, et son équipe n'ont pour l'instant rien trouvé de solide pour élucider le mystère des 28 baisses de luminosité observées en l'espace de 87 jours sur l'étoile EPIC 249706694 (HD 139139). Situé à quelque 350 années-lumière de la Terre en direction de la constellation du Serpent, l'astreest un peu plus gros et brillant que notre Soleil et évolue en couple avec une naine rouge.

Au début, les chercheurs ont bien sûr pensé à un cortège d'exoplanètes passant devant leur étoile (transit planétaire) mais la périodicité des chutes de luminosité relevée est en réalité tellement aléatoire qu'ils ont été déroutés. Leurs occurrences « pourraient tout aussi bien être produites par un générateur de nombres aléatoires » ont-ils écrit dans leur étude titrée justement « The Random Transiter », « le transiteur aléatoire » (disponible sur arXiv). Pourtant, les indices pèsent en faveur d'objets en transit qui, en passant devant la source lumineuse, infléchissent les courbes de luminosité. Mais qu'est-ce que c'est ? Les chercheurs ont vérifié : le phénomène est bien de nature astrophysique.

Les chutes de luminosité variable, et en apparence aléatoire, de l’étoile HD 139139. © S. Rappaport et al 

Que se passe-t-il autour de l’étoile HD 139139 ?

« Quelque chose de bizarre s'y passe, a confié Hugh Osborn, du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM), au magazine New Scientist. Cela fait une dizaine d'années que nous regardons les étoiles avec cette précision mais c'est la première fois que nous trouvons quelque chose qui ressemble à une planète en transition mais qui n'a pas de périodicité apparente ». Et, en effet, pour que cela soit des planètes, ils ont calculé qu'il faudrait alors qu'elles soient très nombreuses pour expliquer ce que Kepler a vu ; or, cela n'est pas possible.

Autre possibilité évoquée : le transit des astéroïdes qui éjectent de la poussière. Mais ça ne « fonctionne » pas : les scientifiques objectent qu'il faudrait alors qu'ils soient tous entourés de nuages de la même taille. Et si c'était des planètes en désintégration, elles devraient malgré tout présenter une périodicité sans équivoque à leurs observateurs lointains.

« Tous les scénarios de transit que nous avons évoqués semblent échouer ». À l'instar de la fameuse KIC 8462852 alias Tabby's star, l'étoile de Tabby -- surnom donné à celle qui fut « l'étoile la plus mystérieuse de la Galaxie », découverte par l'équipe de Tabetha Boyajian en 2015 --, l'hypothèse d'une mégastructure de type sphère de Dyson enveloppant cet astre a, bien sûr, été invoquée mais l'équipe rappelle au passage que, souvent en astronomie, quand on ne comprend pas un problème, on fait intervenir les extraterrestres. On aurait bien envie de croire qu'une civilisation E.T. est derrière le mystère de HD 139139 mais l'explication des aléas de la luminosité de ce couple d'étoiles est sans doute à chercher ailleurs, soutiennent-ils.

Peut-être que cela vient de l'intérieur de l'une des deux étoiles elle-même ? Les astronomes ont examiné l'hypothèse que ces petits changements de lumière pourraient provenir de l'activité stellaire et de perturbations à l'instar des taches sombres qui maculent le Soleil. Mais là encore, ça ne colle pas. Les petites baisses de luminosité sont loin de durer quelques jours ou semaines à l'image des taches solaires. En résumé : pour l'instant, le mystère demeure. On ne sait pas ce que c'est.

Futura Sciences


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