Divisé de fait entre l'Inde et le Pakistan, l'ancien royaume du Cachemire est la poudrière du sous-continent depuis sa partition en 1947. Les deux puissances nucléaires d'Asie du Sud le revendiquent chacune dans son intégralité. Les deux voisins avaient failli se livrer une nouvelle guerre en février dernier à la suite d'un sanglant attentat-suicide perpétré au Cachemire indien, qui avait été suivi d'une crise diplomatique et de brefs combats aériens.
L'an dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme avait publié son tout premier rapport sur le Cachemire, documentant des violations commises par l'Inde et le Pakistan pays dans cette région montagneuse et réclamant l'ouverture d'une enquête internationale.
Dans son rapport de suivi, l'ONU estime que «ni l'Inde ni le Pakistan n'ont pris de mesures concrètes pour répondre aux nombreuses préoccupations soulevées». «Au Cachemire administré par l'Inde, la responsabilité des violations commises par les membres des forces de sécurité indiennes reste pratiquement inexistante», pointe le rapport.
Le rapport de 2018, très critique à l'égard de l'Inde, avait aussi dressé une liste de violation des droits humains dans le Cachemire sous contrôle pakistanais, mais souligné qu'elles sont «d'un calibre ou d'une magnitude différents et d'une nature plus structurelle». Face à l'inaction des deux pays, le Haut-Commissariat appelle à nouveau les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme à créer une enquête internationale sur les violations dans cette région disputée.
Le rapport a été distribué le mois dernier à l'Inde et au Pakistan. L'Inde a rejeté ses conclusions et demandé qu'il ne soit pas publié, tandis que le Pakistan - comme l'an dernier - «s'est félicité» du rapport, selon l'ONU.
Avec AFP
