La Russie suspend sa participation au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) conformément à une loi signée par le Président Poutine cinq mois après l'annonce par Washington de son retrait unilatéral de ce traité.
«Suspendre la mise en application du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire signé par l'URSS et les États-Unis le 8 décembre 1987 à Washington», est-il indiqué dans la loi dont le texte a été publié sur le portail des informations juridiques officielles russes.
La loi, approuvée par les deux chambres du parlement les 18 et 26 juin, entre en vigueur le jour de sa promulgation.
Washington avait annoncé le 1er février 2019 son retrait unilatéral du Traité FNI, affirmant que la Russie violait ce document. Le ministère russe des Affaires étrangères a alors accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes de lancement Aegis sous la forme de l'ABM sur le territoire européen, qui peuvent en quelques heures se transformer d'un mécanisme défensif en arme d'attaque.
Le 2 février, Vladimir Poutine avait indiqué que Moscou suspendait aussi sa participation au Traité, en réponse au retrait unilatéral des États-Unis. Il a affirmé que Moscou ne se laisserait pas entraîner dans une nouvelle course aux armements onéreuse, avant d'ajouter que toutes les propositions russes sur le désarmement restaient «sur la table» et que les portes restaient «ouvertes».
Signé en 1987 à Washington par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI/INF) est entré en vigueur le 1er juin 1988, sans limitation de durée. Le traité concerne l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et soviétiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5.500 km. Il est le premier traité à avoir éliminé totalement une catégorie d'armement.
Sputnik
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