Attentats au Sri Lanka : accusations de "crimes contre l'humanité" contre 2 ex-responsables

  02 Juillet 2019    Lu: 392
  Attentats au Sri Lanka :   accusations de "crimes contre l

L'ex-chef de la police du Sri Lanka et l'ancien responsable du ministère de la Défense devraient être jugés pour «graves crimes contre l'humanité» pour n'avoir pu empêcher les attentats de Pâques qui ont fait 258 morts, a estimé lundi le procureur général.

Selon Dappula de Livera, l'ancien inspecteur général de la police Pujith Jayasundara et l'ex-secrétaire à la Défense Hemasiri Fernando n'ont pas prêté attention à des avertissements avant les attentats-suicides du 21 avril commis par un groupe local de djihadistes. «Leur négligence équivaut à ce qui est qualifié par la loi internationale de graves crimes contre l'humanité», écrit le procureur dans une lettre adressée au chef de la police en exercice, Chandana Wickramaratne. Dans ce document, le procureur ordonne à Chandana Wickramaratne de procéder à l'audition des deux suspects et de les présenter à un magistrat sans délai. Selon le procureur, une commission d'enquête présidentielle a découvert «des erreurs considérables» commises par l'ex-haut responsable de la Défense, qui a démissionné après les attentats. Le président Maithripala Sirisena, qui est également ministre de la Défense et de l'Intérieur, a suspendu l'ex-chef de la police Jayasundara après son refus de démissionner pour sa gestion des attentats.

MM. Jayasundara et Fernando ont témoigné devant une commission d'enquête parlementaire et accusé le président Sirisena de ne pas avoir suivi les protocoles en place concernant la sécurité nationale. Dix jours avant les attentats, l'ex-chef de la police Jayasundara avait averti que le mouvement islamiste local National Thowheeth Jama'ath (NTJ), qui a commis les attentats, pourrait s'en prendre à des églises et à d'autres lieux. L'Inde avait également prévenu le Sri Lanka le 4 avril que le NTJ préparait une attaque, qui a finalement eu lieu le 21 avril, lorsque des kamikazes ont visé trois églises et trois hôtels de luxe, faisant 258 morts et plus de 500 blessés. Le Sri Lanka est depuis placé sous état d'urgence.

Le président Sirisena a lui-même été critiqué pour ne pas avoir agi sur la base des renseignements précis fournis par l'Inde. Il a limogé début juin le chef des renseignements qui l'avait accusé de ne pas avoir suffisamment prêté attention à la menace djihadiste. Il a également refusé de coopérer avec la commission parlementaire enquêtant sur les attentats et d'autoriser tout policier, militaire ou membre des services de renseignements à témoigner devant cette commission.

AFP


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