Pakistan: l'Unesco condamne le meurtre d'un journaliste

  27 Juin 2019    Lu: 449
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La directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay a condamné ce mercredi le récent meurtre du blogueur et journaliste indépendant pakistanais Muhammad Bilal Khan, connu pour ses positions hostiles à la puissante armée ainsi qu'à nombre de politiciens de son pays.

Muhammad Bilal Khan, qui comptait des dizaines de milliers d'abonnés sur Twitter, Facebook et YouTube, a été tué le 16 juin à Islamabad. La police affirme qu'il a reçu un appel d'une personne non identifiée, qui l'a emmené dans une forêt voisine et l'a poignardé à mort.

«Je condamne le meurtre de Muhammad Bilal Khan», a déclaré Audrey Azoulay dans un communiqué, appelant les autorités à «enquêter sur ce crime afin de traduire [s]es auteurs en justice». «La liberté d'expression est un droit humain fondamental qui doit être protégé pour tous, indépendamment des opinions religieuses ou politiques des individus», a-t-elle poursuivi.

Le mobile du meurtre demeure à ce stade inconnu. La victime se montrait très critique à l'égard de l'armée et de certains hommes politiques de son pays. Muhammad Bilal Khan interpellait régulièrement des personnalités libérales et certaines figures religieuses, de même que d'autres journalistes.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ, basé à New York) a également appelé il y a quelques jours les autorités à enquêter «promptement» sur cette affaire «afin que les coupables rendent des comptes». «Bien que les meurtres de journalistes aient décliné au Pakistan ces dernières années, le CPJ a documenté une tendance croissante à la censure de la part des militaires», indique ce Comité dans un communiqué.

Le Pakistan a nettement intensifié ces dix-huit derniers mois sa campagne de censure des réseaux sociaux, selon des opposants pour lesquels ils constituaient le dernier espace de contestation. Ce pays est celui où Facebook affirme avoir restreint le plus de données illégales (2203) au monde au premier semestre 2018, en très grande partie à la demande d'Islamabad.

Sur cette même période, le Pakistan a également été le deuxième pays au monde pour le nombre de comptes Twitter visés par des demandes de retrait (3004), la plupart émanant des autorités. Journalistes et membres de la société civile font aussi état de menaces et d'arrestations pour certains.

AFP


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