Justus Benad, un ancien étudiant de l’Université technique de Berlin, n’aurait jamais imaginé il y a quelques années que son projet d’un nouveau design d’avion en forme de « V » intéressarait la compagnie aérienne néerlandaise KLM ainsi que l’Université de Technologie de Delft, au point de financer sa conception.
Le « Flying V-900 » comme ils l’ont nommé, en référence à la fameuse guitare de la marque Gibson pour sa forme ressemblante, permettra de placer les sièges passagers dans les ailes et apportera également des avantages écologiques avec un poids plus léger et un aérodynamisme amélioré. En effet, sa forme unique augmentera sa pénétration dans l’air de 15%. Comparé à la consommation de l’Airbus A350, plus de 20% de carburant sera économisé. Les réservoirs de kérosène ainsi que la soute seront aussi placés dans les ailes.
Outre les performances accrues, de nombreuses caractéristiques de l’A350 pourront être conservées, comme le nombre de passagers qui sera entre 300 et 350, l’espace de la soute à plus de 160 m2, et son envergure qui restera identique, ce qui évitera la construction de pistes ou de hangars spécifiques.
Les meilleurs turbofans (des turboréacteurs à double flux) seront utilisés pour faire voler l’appareil. Bien que les modèles d’aujourd’hui utilisent du kérosène, KLM envisage à l’avenir d’installer des turbofans électriques.
Les chercheurs veulent également modifier la conception interne de l’avion, pour améliorer par exemple le confort des passagers, ou encore changer les méthodes de distribution des repas, qu’ils envisagent d’effectuer sous forme de buffet.
Si ce projet a été annoncé seulement ce lundi par KLM, c’est parce qu’un prototype pourrait être prêt cet automne à l’occasion des célébrations du 100ème anniversaire de KLM.
« Le Flying V aiderait le secteur aéronautique néerlandais à atteindre ses objectifs de durabilité » déclare Roelof Vos, chef du projet de l’Université de Technologie de Delft. En effet, le secteur de l’aviation du pays s’est fixé pour objectif de réduire les émissions de CO2 provenant des transports aériens de 35% d’ici fin 2030.
Les chercheurs espèrent après la présentation de leur prototype dans quelques mois, pouvoir examiner sa stabilité en vol à basse vitesse. Mais comme on peut s’y attendre, de nombreux autres tests sur plusieurs années devront être réalisés. La compagnie estime que l’entrée en service de l’avion ne se fera pas avant 2040.
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