Soudan : 60 morts dans la répression de la contestation depuis lundi, selon un comité de médecins

  05 Juin 2019    Lu: 392
  Soudan : 60 morts dans la répression de la contestation depuis lundi, selon un comité de médecins

Les forces de sécurité ont brisé dans le sang le sit-in pacifique qui s'était établi il y a deux mois à Karthoum pour demander le transfert du pouvoir aux civils.

Soixante personnes sont mortes dans la répression de la contestation au Soudan depuis lundi, date de la dispersion, sur ordre du Conseil militaire, du sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, a annoncé ce mercredi le Comité des médecins. 

Il s'agit du dernier bilan provisoire fourni par ce comité proche de la contestation. L'opération de dispersion de ce rassemblement emblématique de milliers de manifestants, qui réclamaient depuis des semaines le transfert du pouvoir aux civils, a été vivement condamnée à l'étranger, notamment par l'ONU, les États-Unis et la Grande-Bretagne. 

Le comité des médecins soudanais accuse les "milices du conseil (militaire) (...) d'être responsables de ce massacre". La contestation juge ainsi que les Forces de soutien rapide (FSR) sont les principaux auteurs de la dispersion par la force du sit-in devant le QG de l'armée lundi. Le mouvement a appelé à poursuivre la mobilisation et rejeté l'appel à des élections par les militaires au pouvoir. 

Les contestataires demandent une "enquête indépendante"

Le sit-in, dans le prolongement de la contestation inédite déclenchée en décembre, avait débuté le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, destitué par l'armée cinq jours plus tard et remplacé par un Conseil militaire de transition. Le rassemblement s'est néanmoins poursuivi pour exiger le transfert du pouvoir aux civils. 

Des images amateurs filmées durant la dispersion montrent des dizaines de manifestants, essentiellement des jeunes, courant pour fuir les balles tirées de loin. Dans leur course, certains transportent péniblement des blessés. 

"La situation est maintenant pire que jamais", a condamné l'Association des professionnels soudanais (SPA), clé de voûte de la contestation. "Nous appelons tous les Etats et les organisations à isoler et à cesser de traiter avec le soi-disant Conseil militaire", a déclaré la SPA dans un communiqué, dénonçant des "crimes contre l'humanité". 

Avec AFP


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