Dans ce temple, où est conservée une relique présentée comme une dent de Bouddha, le moine bouddhiste Athuraliye Ratana a débuté samedi un «jeûne à mort» pour obtenir le limogeage des gouverneurs musulmans de deux provinces de l'île de 21 millions d'habitants, ainsi que d'un ministre musulman du gouvernement. Il les accuse d'avoir soutenu les djihadistes qui ont causé un carnage le dimanche 21 avril en se faisant exploser dans des églises en pleine messe de Pâques et des hôtels de luxe, tuant 258 personnes. L'organisation État islamique (EI) a revendiqué ces attentats, perpétrés par un groupe local.
Les revendications du moine sont appuyées par le moine extrémiste Gnanasara, présent à ses côtés, tout juste sorti de prison à la faveur d'une grâce présidentielle et accusé de longue date d'incitation à la haine contre la minorité musulmane au Sri Lanka. Le responsable de l'Église catholique dans l'île, le cardinal Malcolm Ranjith, s'est également rendu ce lundi à Kandy pour exprimer sa solidarité avec le mouvement. «Nous soutenons la campagne du moine car jusqu'ici la justice n'a pas été rendue», a-t-il déclaré à des journalistes.
À la suite des attentats, des émeutes anti-musulmans avaient secoué des villes au nord de la capitale, tuant un musulman et dévastant des centaines d'habitations, commerces et mosquées. «Il y a de la tension dans la zone en raison des manifestations, la police reste en alerte élevée», a déclaré à l'AFP un responsable policier à Colombo. Les musulmans représentent 10% de la population du Sri Lanka, à majorité bouddhiste. L'année dernière, des émeutes anti-musulmans dans la banlieue de Kandy avaient fait trois morts et plus de 20 blessés.
AFP
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