Couvre-feu en Tunisie après quatre jours de manifestations de chômeurs

  23 Janvier 2016    Lu: 704
Couvre-feu en Tunisie après quatre jours de manifestations de chômeurs
Le ministère tunisien de l`Intérieur a annoncé l`instauration d`un couvre-feu national à compter de ce vendredi, après quatre jours de manifestations de sans-emploi qui ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l`ordre.
Les autorités tunisiennes ont justifié cette mesure par les troubles à l`ordre public et les risques pour la propriété privée ainsi que par la crainte d`attaques terroristes.

À Paris, où il a rencontré François Hollande, le premier ministre tunisien Habib Essid a déclaré que la situation sur le terrain était « maîtrisée. »

« La situation se calme. C`est un problème économique. Ce sont des demandes d`emploi. On va essayer de résoudre ce problème, qui est l`un des objectifs principaux de ce gouvernement », a-t-il déclaré à la presse dans la cour de l`Élysée.

« Nous n`avons pas de baguette magique. On ne peut pas résoudre tous les problèmes d`emploi en une seule fois », a-t-il poursuivi. « La situation est maîtrisée et d`autres mesures seront prises dans le cadre d`un programme de développement que nous avons arrêté [...] sur les cinq prochaines années. »

Plan d`aide français d`un milliard d`euros

L`Élysée a annoncé pour sa part l`intention de la France de mettre en œuvre un plan de soutien à la Tunisie d`un milliard d`euros sur les cinq prochaines années, favorisant notamment l`emploi dans cette démocratie en proie à des difficultés économiques.

« Un des axes majeurs de ce plan vise à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l`accent sur l`emploi », peut-on lire dans un communiqué publié après un déjeuner entre François Hollande et Habib Essid.

« La convention de conversion de 60 millions d`euros de dette signée afin de permettre la construction d`un hôpital dans la région de Gafsa en est une première illustration concrète », ajoute-t-on.

Des rassemblements ont été signalés dans plusieurs villes tunisiennes vendredi, y compris à Kasserine où la contestation a débuté il y a quatre jours et à Sidi Bouzid.

À Tunis, des protestataires ont bloqué l`une des principales artères de la ville et enflammé des pneus tandis que les forces de l`ordre ont interpellé 19 personnes, a dit un responsable des services de sécurité.

La veille, la police avait fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser plusieurs milliers de jeunes rassemblés devant les bureaux de la préfecture à Kasserine, ville du centre du pays où le mouvement de protestation a commencé après le suicide d`un homme qui se serait vu refuser un emploi dans la fonction publique.

Les forces de l`ordre sont également intervenues à Jendouba, à Béja et à Skira, ainsi qu`à Sidi Bouzid où les manifestants scandaient « du travail ou une autre révolution », selon des témoins et les médias locaux.

Un policier a été tué mercredi après avoir été attaqué par des manifestants à Fériana, au sud de Kasserine, a annoncé le ministère de l`Intérieur.

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