Comme Huawei la semaine dernière, Hikvision se trouverait alors de fait placé sur liste noire, ses fournisseurs américains devant obtenir une autorisation du gouvernement pour commercer avec lui. La Maison blanche, qui a finalement repoussé de 90 jours la mesure concernant Huawei, n'a pas donné suite à une demande de commentaire.
A la Bourse de Schenzhen, l'action Hikvision cédait plus de 6% en fin de séance après une ouverture en baisse de 10%. Une responsable du groupe a dit que celui-ci n'avait pas été informé de possibles mesures de restriction aux Etats-Unis. «La plupart des fournisseurs de puces de Hikvision sont en Chine mais il y en quelques uns aux Etats-Unis», a-t-elle dit sous le couvert de l'anonymat. «Mais même si les Américains arrêtent de nous en vendre, on peut remédier à cela en faisant appel à d'autres fournisseurs.»
Hikvision et Dahua Technology, qui produit aussi des équipements audio-visuels pouvant être utilisés à des fins de surveillance, étaient mentionnés dans une lettre adressée le mois dernier par 40 élus du Congrès aux principaux conseillers de Donald Trump. Ils y dénonçaient la répression exercée par les autorités chinoises dans la région du Xinjiang, «pouvant constituer des crimes contre l'humanité», et demandaient des contrôles plus stricts pour assurer que des sociétés américaines n'étaient pas impliquées indirectement. Selon des experts des Nations Unies, plus d'un million d'Ouighours et d'autres prisonniers de confession musulmane sont détenus dans des camps au Xinjiang. Pékin assure que l'ouverture de ces camps de rééducation, qui s'accompagne d'une surveillance à grande échelle de la population, vise à endiguer la menace islamiste.
Reuters