Arménie: blocage des tribunaux à l'appel du premier ministre

  20 Mai 2019    Lu: 1108
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Des manifestants bloquaient lundi les entrées des tribunaux de la capitale arménienne Erevan à l'appel du premier ministre réformateur Nikol Pachinian, qui accuse les juges de cet Etat du Caucase d'avoir des biais politiques.

Dimanche, Nikol Pachinian avait appelé les Arméniens à «bloquer les tribunaux à travers le pays pour que personne ne puisse y entrer» après qu'un tribunal d'Erevan eut libéré de détention préventive l'ancien président Robert Kotcharian, accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat en 2008. 

«Notre objectif est la création d'un système judiciaire indépendant en Arménie», a affirmé Nikol Pachinian, arrivé au pouvoir l'an passé après plusieurs semaines de manifestations ayant mené à la démission de l'ancien président Sarkissian.

Bravant la pluie, plusieurs dizaines de partisans du premier ministre se sont réunis devant la Cour Constitutionnelle et le tribunal municipal d'Erevan dans les premières heures du jour, selon un journaliste de l'AFP. Le procès de Robert Kotcharian, accusé d'un coup d'Etat ayant provoqué de sanglantes manifestations en 2008, s'est ouvert la semaine dernière à Erevan. Il est accusé de «renversement de l'ordre constitutionnel» pour avoir, selon l'accusation, truqué la présidentielle de 2008 en faveur de son allié et successeur désigné, Serge Sarkissian. Il avait été arrêté en juillet 2018, puis brièvement libéré et à nouveau arrêté en décembre. Samedi, un tribunal d'Erevan l'a libéré de détention préventive.

Élu premier ministre en mai dernier, dans la foulée des manifestations qu'il menait, Nikol Pachinian a promis d'importantes réformes démocratiques et économiques dans cet Etat de 3 millions d'habitants. Il a d'ailleurs promis de faire lundi un discours sur «la seconde et plus importante étape de la révolution». Robert Kotcharian a dirigé l'Arménie de 1998 à 2008, quand son protégé Serge Sarkissian l'a remplacé. Il dénonce les charges présentées contre lui, estimant qu'il s'agit d'une vengeance politique et que «les autorités arméniennes actuelles m'ont déclaré coupable». Après l'élection de 2008, de violents affrontements avaient éclaté entre la police et les partisans de l'opposition, qui dénonçait un vote frauduleux. Huit manifestants et deux membres des forces de l'ordre avaient été tués.

AFP

 


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