Etats-Unis : des milliers de manifestants en Alabama contre l'interdiction de l'avortement

  20 Mai 2019    Lu: 882
Etats-Unis : des milliers de manifestants en Alabama contre l

L’Alabama, qui - après le Missouri - vient d’adopter la loi la plus restrictive des États-Unis en matière d’avortement, est devenu dimanche le théâtre de manifestations en défense de l’IVG, au début d’un bras de fer qui s’annonce long devant la justice et au cœur de la présidentielle de 2020.

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de plusieurs villes de l’Alabama, État du sud des États-Unis, contre l’adoption de la loi la plus restrictive du pays en matière d’avortement.

À Montgomery, capitale de l’Alabama, quelque 500 défenseurs du droit à l’avortement se sont rassemblés. Environ 3 000 autres ont manifesté à Birmingham, Mobile, Huntsville et Anniston, selon des médias locaux.

« Son corps, son choix »

À Montgomery, des pancartes proclamaient « son corps, son choix » ou « si les hommes étaient enceints, on avorterait dans les stations essence ».

« Si cette loi avait été en vigueur quand j’ai eu besoin d’avorter, je sais que je n’aurais pas été capable d’avoir l’enfant de l’homme qui m’a violée », a confié Sam Blakely, violée à l’âge de 25 ans et qui a avorté voilà deux ans. « Je me serais suicidée ».

Une femme portant des sous-vêtements beiges lui donnant l’air d’être nue avait accroché sur son ventre un dessin de son appareil génital avec une banderole assurant : « je suis plus qu’un incubateur ».

Plusieurs autres femmes étaient vêtues comme les personnages du roman et de la série télévisée « La Servante écarlate » où des femmes sont forcées d’enfanter. L’une d’elles, Amanda, âgée de 40 ans, a expliqué vouloir « avertir qu’ils essaient de nous transformer en esclaves pour la reproduction ».

Les manifestants dénonçaient la loi adoptée la semaine dernière en Alabama, interdisant toutes les interruptions volontaires de grossesse sauf si la mère court un danger mortel, sans exception pour les cas de viol et d’inceste.

Au Missouri aussi

Cette loi assimile l’avortement à un homicide et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 99 ans de prison pour les médecins. Elle doit entrer en vigueur en novembre mais sera probablement bloquée auparavant par un juge, à l’instar des mesures restrictives sur l’avortement adoptées par d’autres États.

La gouverneure de l’Alabama, Kay Ivey, a reconnu en promulguant mercredi la mesure qu’il s’agissait d’une offensive plus large menée par le camp républicain pour remettre en cause l’avortement au niveau fédéral.

L’objectif est de pousser la Cour suprême, dorénavant dominée par le camp conservateur, à revenir sur son arrêt historique de 1973, « Roe vs Wade », garantissant le droit d’avorter tant que le fœtus n’est pas viable (vers la 24e semaine de grossesse).

Le Missouri a également adopté la semaine dernière une loi rendant l’avortement illégal à partir de huit semaines.

Six autres États (Géorgie, Ohio, Mississippi, Kentucky, Iowa et Dakota du Nord) ont promulgué des lois prohibant l’avortement dès que s’entendent les battements de cœur, à six semaines.

Le bras de fer judiciaire s’annonce long et au cœur de la présidentielle de 2020. « Nous devons rester unis et gagner pour la Vie en 2020 », a tweeté samedi Donald Trump qui brigue un nouveau mandat.

Ouest-France


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