L’Azerbaïdjan va implanter un site de viticulture en France

  22 Janvier 2016    Lu: 1516
L’Azerbaïdjan va implanter un site de viticulture en France
Un homme d’affaires azéri vient de créer une structure de conditionnement de sa production viticole dans le Sud-ouest à Cognac. Une étape supplémentaire vers la consolidation de l’activité viticole azerbaïdjanaise dans le but d’en faire un nouveau fleuron export de l’économie de ce pays du Caucase.
L’Azerbaïdjan a une tradition multiséculaire de la viticulture, ces vins présentant des qualités gustatives qui n’ont rien à envier à bon nombre d’appellations étrangères. Un secteur qui tournait même à plein régime durant l’époque soviétique et qui a connu par la suite un net déclin sous l’ère Gorbatchev. Cette situation est rappelée par l’homme d’affaire Naig Mammadhonasov qui a enregistré tout récemment une SARL dans la ville de Cognac, déjà jumelée avec celle de Tovuz à l’ouest de l’Azerbaïdjan: «Il y a une forte tradition viticole en Azerbaïdjan. À l’époque soviétique, il y avait 40 000 à 50 000 hectares de vignes, représentant 33 % de la production de l’URSS. Mais à l’époque de Gorbatchev, il y a eu une politique d’arrachage ». Et si Mammadhonasov a choisi de s’implanter à Cognac c’est afin de mettre sur pied un plan quinquennal de développement de sa société de conditionnement (mise en bouteilles, bouchons, étiquettes…) de sa production de vin, spiritueux et jus de grenade et de coings bio. Une production située en Azerbaïdjan qui génère non moins de 5 millions de dollars par an et dont le conditionnement est donc prévu en France.

Recherche de synergie

La création d’une PME azérie en France spécialisée sur la production de vin n’a rien d’anodin, car elle vise plusieurs objectifs. Les entrepreneurs du secteur sont ainsi soutenus par la volonté présidentielle d’Aliyev qui veut faire du vin local la deuxième plus importante ressource commerciale export juste derrière le pétrole, c’est dire tout l’ambition du pays à cet égard. Et pour y parvenir, l’objectif intermédiaire est une montée en compétences, une montée en savoir-faire, un alignement sur les plus hauts standards internationaux, européens et donc français également. Une recherche d’effet de synergie nécessaire pour les professionnels azéris de la viticulture qui peuvent être fiers de la qualité de leur production mais qui ont encore à apprendre des leaders mondiaux du marché.

Et Mammadhonasov venu spécialement en déplacement à Cognac ne s’y trompe pas : « auparavant, on travaillait selon les standards russes. Il nous faut apprendre les standards européens. On a aussi commencé à implanter des cépages français ». L’homme d’affaires azéri entend donc mettre en bouteille sa production sur le site français et en profitera même pour initier une activité de distribution commerciale depuis ces bases gasconnes avec pourquoi pas une « vitrine locale ». Il voit même un peu plus loin : « J’ai visité l’université des eaux-de-vie, à Segonzac, j’aimerais que mon fils y continue sa formation, et d’autres jeunes aussi ! C’est une nouvelle génération qui reviendra apporter son savoir-faire en Azerbaïdjan. »

Grâce à l’excellent niveau d’entente entre l’Azerbaïdjan et la France et grâce à la multiplication à venir d’initiatives similaires, le pays du Caucase pourra rapidement se faire une place de choix sur le marché européen et mondial du vin de part une maîtrise technique et une connaissance plus affirmée de toutes les étapes de la fabrication du vin.

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