Très riche en hydrocarbure et en minerai, le Kazakhstan a pu compter sur la vente continuelle et conséquente de ses réserves en pétrole pour soigner ses comptes publics et son économie. Mais depuis quelques mois, les cours du brut ont considérablement chuté, le baril qui affichait une valeur dépassant les 100 dollars dépasse désormais difficilement les 26 dollars. Une chute de prix vertigineuse qui a donc entraîné un net ralentissement de l’économie kazakhe. Et tant que l’Arabie Saoudite continuera sa guerre sur les prix bas, il sera difficile de voir le bout du tunnel d’autant que la situation tarifaire du pétrole n’est pas appelée à s’améliorer rapidement.

Il a donc fallu prendre le taureau par les cornes et le pouvoir politique kazakh vient de signifier qu’un important prêt de 100 millions de dollars lui a été octroyé par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), la principale organisation de la Banque Mondiale. Cette épaisse enveloppe est destinée aux populations locales afin de les mettre en capacité de trouver un emploi. Plus précisément, il s’agit pour le pays de mettre en place un vaste programme national d’éducation, de formation professionnelle et d’amélioration de la productivité afin in fine de générer plus d’emplois et de relancer la croissance interne. Le pays s’est engagé envers la BIRD a atteindre ces objectifs d’ici l’été 2020.

Des élections anticipées pour conforter le pouvoir en place

Après l’économie, place à la politique à présent. Le Kazakhstan a décidé de reprendre la main sur la situation d’actuelle mécontentement populaire grandissant due en majeure partie à la mauvaise santé économique. Noursoultan Nazarbaïev, le Président kazakh, vient ainsi d’annoncer que des élections législatives anticipées se tiendront d’ici deux mois à peine, soit le 20 mars au lieu du début de l’année 2017. Pour ce faire, la chambre basse du parlement kazakh a été dissoute le 20 janvier, suivant les recommandations présidentielles et suivant les recommandations des membres mêmes de l’institution politique. Les 107 députés qui composent la chambre basse, soit le Majilis, avaient en effet voté à l’unanimité leur propre dissolution, voyant qu’une crise de confiance importante à leur égard était en cours.

Le président Nazarbaïev a désormais deux mois pour convaincre et séduire à nouveau les Kazakhs qu’il est toujours l’homme de la situation depuis 1989, date à laquelle il est arrivé au pouvoir. Il pourra compter notamment sur le nouveau plan de relance financé par la BIRD pour y parvenir et pour démontrer que le pays a encore des ressources et des solutions pour se sortir du ralentissement économique.

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