Voyager en Azerbaïdjan: impressions et choses à savoir

  07 Mai 2019    Lu: 2606
  Voyager en Azerbaïdjan:   impressions et choses à savoir

L’Azerbaïdjan est un pays plein de surprises, de contrastes et de découvertes. Nous étions vivement intéressés par cette destination, à deux pas de l’Iran et nous sommes revenus émerveillés et conquis ! Cela a beau être un petit pays, il regorge de lieux fascinants et de paysages incroyables, sans parler de ses habitants adorables. J’espère que ces impressions vous donneront envie de voyager en Azerbaïdjan.

Voyager en Azerbaïdjan : le Pays du Feu

Voyager en Azerbaïdjan, c’est découvrir le pays du feu. Vous verrez les flammes partout où se pose votre regard ou presque. Tout d’abord, si vous regardez l’emblème de l’état d’Azerbaïdjan, vous verrez le symbole d’une flamme rouge en son centre. Le nom même d’Azerbaïdjan viendrait de l’ancien perse “Aturpatakan” qui signifie “lieu du feu”.

On trouve en Azerbaïdjan beaucoup de phénomènes naturels dû à l’échappement de gaz. Parfois celui-ci s’enflamme comme à Yanar Dag, la Montagne de Feu, ou encore à Ateshgah, le temple zoroastriens où le feu est sacré.

Si vous vous promenez à Baku, la capitale, vous ne pourrez pas ne pas voir les fameuses “Flame Towers“, trois immeubles en forme de flammes pointant vers le ciel. C’est dire à quel point les azerbaïdjanais sont fiers de cette appellation de “Terre de Feu” !

C’est aussi le pays du Pétrole

Il n’y a pas que du gaz en Azerbaidjan, on y trouve aussi beaucoup de pétrole. D’ailleurs, les frères Nobel s’étaient installés à Baku et ils exportaient à leur époque une bonne partie du pétrole mondial. Pas besoin d’aller très loin pour avoir la preuve de l’existence de l’or noir, sortez juste des limites de la ville de Baku. Vous verrez alors des champs pétrolifères avec des dizaines et des dizaines de puits de pétrole. Le long de la Caspienne, il n’est pas rare de tomber sur une plate-forme pétrolière désaffectée.

En revenant de Lahic et en arrivant à Baku, l’odeur de l’air nous a fait faire une grimace. Nous avons demandé à notre chauffeur si l’air était toujours aussi pollué et il nous répondit : “Naft, Naft (pétrole)”. En gros, il nous explique que c’est l’odeur du pétrole. On pense plutôt à l’odeur des pots d’échappement mais bon…

Voyager en Azerbaïdjan : Baku, le royaume des voitures

On a vraiment eu l’impression que Baku était le royaume des voitures. Larges avenues, grands nœuds autoroutiers : dans le pays du feu et du pétrole, j’ai envie de dire “logique”. La circulation est parfois très difficile, ça klaxonne de partout et mieux vaut être très vigilent pour traverser une route. Tout cela nous a vraiment fait penser à l’Iran où traverser est un sport national. Je prône d’ailleurs pour que le calcul de la vitesse d’approche des véhicules en marche soit inscrit dans le programme scolaire, ça pourrait nous aider !

Sinon, si vous avez envie de traverser prudemment, il y a de nombreux passages souterrains qui passent sous les grandes artères. Rien à voir avec certains de nos souterrains ou nos bouches de métro françaises, c’est ultra propre et bourré de cameras de surveillance. Une autre qualité de ces passages : ça fait les muscles. Même si des escalators sont souvent présents, je vous invite à descendre et sortir de ces souterrains en prenant les marches. Au bout du quinzième, vous aurez des mollets en béton !

Lada Land

J’ai toujours une obsession photographique lors de mes voyages : les minaret en Iran, les escaliers à Montréal, les temples au Japon,… Cette fois-ci, c’était les Lada ! Lada-AvtoVAZ est le premier constructeur automobile russe et lors de la période soviétique, elle était l’une des seules marques automobiles disponibles. Je suis tombée raide dingue des Lada, surtout de leurs anciens modèles qui ressemblent à une vieille fiat. Les amateurs d’ambiance vintage vont adorer.

Par contre, nous avons pu aller dans le Parc National du Gobustan et son paysage presque désertique, assis (presque) confortablement dans une Lada et ce n’est pas de tout repos. “Pas besoin de mettre la ceinture, c’est une bonne voiture” nous dit notre chauffeur ! Ça secouait dans tous les sens et nous étions ballottés à gauche puis à droite. Monsieur A. manquait de taper sa tête contre le plafond de la voiture à chaque bosse et j’avais l’impression que nous allions basculer sur le coté à chaque virage. De vraies montagnes russes dans une voiture soviétique !

Voyager en Azerbaïdjan où pas un paysage ne se ressemble

Lors de nos voyages, nous découvrons le plus souvent les villes ou les sites historiques. Je crois que l’Azerbaïdjan m’a donné envie d’autres choses. Nous avons fait le trajet Baku jusqu’à Sheki dans le nord du pays en voiture et nous avons mis presque 5h. Pendant ce temps je peux vous dire qu’on en a vu des paysages juste incroyables. On passe de Baku et ses champs pétrolifères désertiques aux grandes collines couvertes d’herbes avec rien d’autre que la nature à perte de vue. On a vu ensuite le début du Caucase, ses sommets enneigés, les lits des rivières remplis de cailloux, les noisetiers en fleurs,…

L’Azerbaïdjan est un petit pays et pourtant il possède 9 des 13 biomes terrestres. Au sud, le long de la Mer Caspienne, on trouve des zones tropicales humides et subtropicales. Baku et la péninsule d’Absheron possède le climat le plus aride (alors que “Absheron” veut dire “pourvu d’eau”). Vous trouverez forcément votre bonheur dans ce pays… Personnellement, je suis tombée amoureuse du Caucase et j’espère pouvoir y retourner un jour que ce soit en Azerbaïdjan ou pourquoi pas en Géorgie ou en Arménie.

Voyager en Azerbaïdjan c’est découvrir un bout de la Route de la Soie

L’Azerbaïdjan se trouve sur la Route de la Soie. D’ailleurs, la ville de Sheki était connue pour vendre l’une des meilleures soies et il existe encore une usine qui confectionne de magnifiques tapis et des beaux foulards. On trouve aussi de magnifiques caravansérails que ce soit à Sheki ou à Baku et dans plusieurs autres villes du pays. Ces étapes sont à découvrir pour leur richesses culturelles, gastronomiques, architecturales,…

Mélange entre ancien et moderne

Baku est le mélange parfait entre l’ancien et le moderne. Icheri Sheher, la vieille ville fortifiée à l’intérieur de la capitale, est remplie de ruelles, de caravansérails, de mosquées, et cela donne un beau contraste avec les Flames Towers qui sont en surplomb. Autour des remparts se trouve de grandes avenues comme la rue Nizami ou Istiglalivat avec de jolies villas construites par des oligarques du pétroles. De nombreux buildings de verres sont en train d’être construits et certains musées semblent venir d’un monde parallèle comme le Musée du Tapis ou le Musée Heydar Aliyev. Cette ville est un beau mélange entre l’Orient, Paris et Dubaï.

Le thé est la boisson nationale

On le voit partout que ce soit dans la rue, dans les hôtels et les restaurants, sur les publicités ou dans les magasins. Si vous aimez le thé, vous allez être servis ! Le thé en Azerbaïdjan est très parfumé et on a trouvé leur thé noir meilleur que celui qu’on boit en Iran, c’est pour dire à quel point il était bon. Si vous voulez en ramener avec vous, ce ne sera pas facile de faire un choix car vous allez trouver des dizaines et des dizaines de références dans les magasins, dont la grande marque Azerchaï.

Vous y trouverez le thé en théière mais aussi en samovar. Il est généralement servi dans des tasses qu’on appelle “Estekan” en Iran, des petits verres en forme de tulipe, qu’on trouve aussi en Turquie. Il est souvent servi avec de la confiture pour pouvoir le rendre plus doux, mais je vous en parlerai dans un futur article.

Religion : le vivre ensemble

L’Azerbaïdjan est officiellement un état laïc. L’Islam est la religion majoritaire dans le pays, preuve en est les nombreux minarets qui pointent vers le ciel. Mais nous avons pu voir à Baku des églises catholiques, orthodoxes, et des synagogues. Sunnites et Chiites vivent en parfaites cohabitations. Dans le Caucase, on peut encore voir des églises albanaises (rien à voir avec l’Albanie actuelle) qui date du 1er siècle après Jésus Christ. Le pays a aussi connu le Zoroastrisme qui était à une époque la religion de la Perse. Ce fut la première religion monothéiste au monde et on trouve encore des temples comme celui d’Ateshgah en Azerbaïdjan ou à Yazd en Iran.

Comme nous l’a dit un de nos chauffeurs de taxi : “Tu peux boire, tu peux prier, tu peux fumer, tu vis ta religion comme tu l’entends tant que tu sais vivre parmi les autres“.

La religion fut fortement réprimée lors de l’occupation soviétique. De nombreux lieux de cultes, quelque soit la religion, furent fermés ou même détruits. Il reste tout de même de magnifiques chefs d’œuvres architecturaux et certains ont même été reconstruits à l’identique.

Voyager en Azerbaïdjan : Où sont les femmes ?

Mais où sont les femmes ? C’est une phrase que je me suis souvent posée surtout en dehors de la capitale. A Baku, les relations homme/femmes semblent être les mêmes qu’en Occident. A la campagne, c’est différent. Nous ne voyons pratiquement que des hommes dans la rue à part au bazar. On voit les hommes, tous âges confondus, se réunir dans les parc, dans les Chaïkhanas (maison de thé exclusivement masculine) en train de siroter un thé tout en jouant au Nard, le backgammon, aux dames ou aux échecs.

En parlant autour de nous, nous apprenons que les femmes se réunissent dans des salons de thé féminin ou dans les salons de beauté, à l’abris des regards. On nous a aussi avoué qu’elles avaient beaucoup moins de temps que les hommes pour les loisirs car il faut gérer la maison…

Voyager en Azerbaïdjan et découvrir la gentillesse de ses habitants

“Vous venez de France ? C’est bien que vous veniez dans notre pays.” Voilà ce que nous a dit un jeune azerbaïdjanais qui connaissait notre langue maternelle suite à des études parisiennes. Ce jeune homme a raison : nous ne regrettons pas notre voyage en Azerbaïdjan rien que pour la gentillesse de ses habitants, surtout en province.

A Baku, nous passions inaperçus mais ce ne fut pas le cas à Sheki, Kish ou Lahic. On nous a très souvent fixé avec un regard interrogateur. “Mais que font-ils ici?” devaient-ils se demander. On a très rapidement eu le droit à des “Hello” ou “Welcome“, surtout des plus jeunes. Monsieur A, parlant azéri, a eu le droit à beaucoup de serrages de mains, de discutions sur sa connaissance de la langue azéri,…

Au bout de quelques heures, nous nous sommes surpris à dire bonjour, “Salam” à chaque personne que nous croisions comme si on saluait notre voisin. Certains voulaient nous inviter à boire un thé ou simplement parler avec nous pour savoir si tout se passait bien lors de notre voyage. On se sentait limite comme chez nous, chaleureusement accueillis…

Via  Une Pincée de Safran - Blog Voyage


Tags: Azerbaïdjan   voyage  


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