Contre le Breixit, le patronat anglais se mobilise

  22 Janvier 2016    Lu: 980
Contre le Breixit, le patronat anglais se mobilise
Des patrons importants qui montent au créneau, des centaines de milliers de livres versées par une banque américaine aux pro-européens, le secteur automobile britannique inquiet pour ses emplois: les grandes entreprises passent à la vitesse supérieure pour que le Royaume-Uni reste dans l`Union européenne.
Bien que quelques patrons, comme le magnat des aspirateurs James Dyson, soient favorables au «Brexit» (une sortie britannique de l`Union européenne), le cœur des milieux d`affaires bat en faveur du maintien de la relation entre Londres et Bruxelles.

La «patronne des patrons» britanniques, Carolyn Fairbairn, a répété ainsi jeudi que la majorité des membres de la Confederation of British Industry (CBI) voulait voir le Royaume-Uni «rester dans une Union européenne réformée», au moment où le Premier ministre David Cameron s`exprimait sur le sujet devant le Forum économique mondial de Davos en Suisse.

Érection de barrières commerciales entre le Royaume-Uni et l`Union européenne (UE), chute des investissements dans le royaume voire remise en cause du cadre normatif pour les entreprises, de nombreuses grandes sociétés craignent une série de conséquences fâcheuses si les Britanniques optaient pour la sortie.

M. Cameron a promis un référendum sur le sujet d`ici à la fin 2017 et le leader conservateur négocie d`arrache-pied avec ses partenaires européens en vue d`obtenir un accord de réforme de l`UE lors du Conseil européen des 18 et 19 février, qu`il pourrait ensuite présenter comme une victoire à son peuple afin de l`appeler à voter pour la fidélité européenne.

Les enquêtes d`opinion conduites ces derniers mois ont indiqué qu`une majorité d`électeurs pencheraient pour le maintien dans le giron européen, mais un sondage paru le week-end dernier a marqué les esprits en affirmant que 53% des Britanniques voulaient un Brexit.

De quoi encourager les partisans du maintien dans l`UE à accélérer leur campagne, parmi lesquels figurent en bonne place les puissants services financiers, qui contribuent à hauteur d`environ 12% au PIB et emploient directement ou indirectement 2 millions de personnes au Royaume-Uni, avec une très forte présence dans la City de Londres, principale place financière européenne.

«La City se porterait significativement plus mal» en cas de sortie de l`UE, a prévenu ces derniers jours le président de la banque Barclays, John McFarlane, un des hommes forts du secteur dont il dirige le lobby TheCityUK. «Les organisations étrangères utilisent Londres comme leur principal accès à l`Europe et nous ne savons pas quel serait l`impact d`un retrait», a-t-il averti.

Autre signe de cet engagement de la finance, la banque d`affaires Goldman Sachs, américaine mais qui emploie quelque 6.000 personnes à Londres, a donné des centaines de milliers de livres à «Britain Stronger in Europe» (La Grande-Bretagne plus forte en Europe), une association faisant campagne pour le maintien menée par un ancien patron de Marks and Spencer, a affirmé à l`AFP une source proche du dossier, selon laquelle d`autres grandes banques américaines ont contribué.

Mais les banques et assureurs sont loin d`être les seuls à sortir du bois sur ce sujet, des voix célèbres, comme celle du fondateur de Virgin, Richard Branson, se mêlant à d`influentes personnalités moins connues du grand public.

Le directeur général de BP, Bob Dudley, a confié ainsi à la BBC que pour une foule de «raisons fiscales, commerciales et de régulation, il serait mieux» pour le géant pétrolier et pour le secteur énergétique en général que le Royaume-Uni reste sur le pont européen. Son homologue du laboratoire pharmaceutique GSK, Andrew Witty, a rappelé sur Bloomberg TV que l`UE avait l`immense mérite d`avoir rassemblé dans l`Agence européennes des médicaments des régulateurs jusque-là épars.

«L`Europe est notre principal partenaire commercial et l`appartenance du Royaume-Uni à l`UE est vitale pour le secteur automobile afin de maintenir la croissance future et les emplois», a averti pour sa part Mike Hawes, le chef de l`Association des constructeurs et des vendeurs d`automobiles (SMMT), au moment où cette dernière se félicitait d`un record de production de voitures Made in Britain... dont près de 45% sont exportées vers l`Union européenne.

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