L’Europe et le danger du retour du nazisme

  21 Janvier 2016    Lu: 657
L’Europe et le danger du retour du nazisme
Depuis quelques mois, les organisations de la défense des droits de l’Homme mettent en garde contre le retour du nazisme en Europe.
A Middlesbrough, en Grande-Bretagne, le choix de la couleur rouge pour les portes des maisons où habitent les migrants a intensifié ces inquiétudes en ce qui concerne la propagation du racisme et de la xénophobie. Selon les organisations de la défense des droits de l’Homme la décision de la société qui a construit ces maisons, de choisir la couleur rouge pour les portes, ferai de ces maisons des cibles facilement repérables pour les groupes racistes et xénophobes qui s’en prennent aux migrants nouvellement venus en Europe et en Grande-Bretagne. Sous la pression des organisations de la défense des droits de l’Homme, cette société a annoncé pourtant qu’elle va changer bientôt la couleur des portes des maisons des migrants.

Auparavant, les gouvernements suisse et danois avaient intensifié des inquiétudes de même genre en saisissant les affaires des migrants à leur entrer sur leurs territoires respectifs. Selon les militants des droits de l’Homme ce type de comportements dans différents pays d’Europe évoque en fait le comportement des nazis contre les Juifs et les autres minorités.

Le vendredi 8 janvier, l`Institut National d`Études Démographiques (INED) publie les résultats d`une enquête passionnante sur la façon dont l`origine impacte la vie personnelle, familiale et le parcours scolaire et professionnel des personnes immigrées ou descendantes d`immigrés vivant en France métropolitaine.

Pour la première fois, l`INED ne s`est pas seulement intéressé aux discriminations que pouvait subir telle ou telle frange de la population mais aussi au degré de racisme ressenti par ces personnes. Les données ont été récoltées entre l`automne 2008 et février 2009. Le panorama offert par ce travail réalisé par 22 chercheurs bat en brèche certaines idées reçues et en conforte d`autres.

Pour pouvoir comparer au mieux ces données, les chercheurs ne se sont pas seulement intéressés aux immigrés et descendants d`immigrés mais à la population dans son ensemble. Leur conclusion est sans appel: "Ce sont toujours les mêmes groupes qui apparaissent en situation de désavantage", assurent Cris Beauchemin, Christelle Hamel et Patrick Simon qui ont dirigé cet ouvrage.

Ainsi, les descendants de migrants du Maghreb, de Turquie ou d`Afrique subsaharienne ont plus de risques de n`obtenir aucun diplôme du secondaire. Ainsi, les immigrés en provenance de ces régions sont aussi plus souvent au chômage. Ce sont d`ailleurs ces mêmes personnes qui se sentent le plus victimes de discriminations dans le milieu professionnel. Cette partie de la population et plus largement les personnes issues d`une immigration hors de l`Europe "sont particulièrement concentrées dans les zones urbaines sensibles et l`habitat social".

Cette enquête interroge aussi ce que les chercheurs ont appelé la "francité" des personnes interrogées. La preuve que même après avoir acquis la nationalité française, on n`est pas forcément considéré comme tel par le reste de la population. Plus de 50% des immigrés originaires d`Afrique qui ont obtenu la nationalité française pensent qu`on ne les perçoit pas en tant que Français. Cette perception ne s`inverse pas dans les générations suivantes, elle peut même plutôt se confirmer.

Pour autant, cela va à l`encontre des idées reçues, les chercheurs ont mesuré une adhésion massive à l`identité française. Aux propositions "Je me sens chez moi en France", ou "Je me sens Français", une immense majorité répond "d`accord" ou "tout à fait d`accord" dans tous les groupes d`origine interrogés. Mieux encore, cette "francité" est très importante chez les personnes non naturalisées, 56% des étrangers vivants en France déclarent se sentir Français. Sans toutefois, oublier leur pays d`origine. "Les identités (entre le pays d`origine et la France NDLR) ne sont pas en concurrence mais se complètent", assurent encore les chercheurs.

Six ans après la collecte de ces informations, pas de doute, la situation a certainement évolué. L`INED l`assure, une telle enquête, si elle est rééditée, aura besoin des données de recensement de la population plus précises concernant les descendants d`immigrés. "On le voit avec le parcours des enfants originaires des DOM, être Français sur plusieurs générations n`empêche pas d`être en but au racisme et aux discriminations". Couleur de peau, religion, appartenance à un groupe stigmatisé, autant de facteurs qui sont l`objet de discrimination mais ne sont pas mesurables aujourd`hui.

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