France: l'Assemblée adopte la "taxe Gafa" en première lecture

  10 Avril 2019    Lu: 1079
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Les députés ont adopté mardi soir en première lecture le projet de loi instaurant une taxe nationale qui cible les géants du numérique, ouvrant la voie sur ce sujet en espérant avancer vers un consensus à l’échelle internationale dans les prochains mois.

Au total, 81 députés ont voté pour, 7 contre et 43 se sont abstenus sur ce texte qui instaure une taxe de 3% sur le chiffre d’affaires numérique réalisé en France, sur les activités de publicité ciblée en ligne, de vente de données à des fins publicitaires et de mise en relation des internautes par des plates-formes.

“Je voudrais juste avoir un mot plus particulier pour tous ceux ici (...) qui ont su dépasser les clivages politiques pour apporter leur soutien sur la taxation des géants du numérique”, s’est félicité le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui porte ce texte, à l’issue du vote, citant notamment des élus LR.

Cette taxe, présentée par l’exécutif comme un dispositif de justice et d’efficacité fiscale - un thème particulièrement d’actualité depuis le début de la crise des “Gilets jaunes” - a fait l’objet de vives critiques de la part des Etats-Unis, qui ont demandé à la France d’abandonner ce projet après avoir brandi la menace de représailles.

Elle ne constitue qu’une solution temporaire dans l’attente d’un accord dans le cadre de travaux en cours à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et Bruno Le Maire s’est engagé à abandonner cette taxe lorsque les entreprises du numérique seraient taxées à l’échelle internationale.

Ciblant notamment les géants du numérique souvent regroupés sous l’acronyme “Gafa” (Google, groupe Alphabet, Apple , Facebook et Amazon), mais aussi d’autres multinationales comme Microsoft par exemple, cette taxe s’appliquera aux très grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires sur leurs activités numériques de 750 millions d’euros au niveau mondial et de plus de 25 millions d’euros sur le sol français.

Le projet de loi instaurant cette taxe effective à partir du 1er janvier 2019 et vouée à rapporter environ 500 millions d’euros par an prévoit par ailleurs un infléchissement de la trajectoire de baisse de l’impôt sur les sociétés (IS).

Tout en maintenant l’objectif de ramener le taux normal d’IS à 25% en 2022, l’exécutif a décidé de reporter d’un an, à 2020, pour les très grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 250 millions d’euros, la diminution programmée du taux d’IS de 33,33% à 31%.

Cette mesure de rendement a pour objectif de contribuer au financement de la série de mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat annoncées en décembre, pour un montant de près de dix milliards d’euros.

Reuters


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