"J'ai un tempérament assez horizontal et je ne suis jamais dans les extrêmes, mais ça ne veut pas dire que pendant mes mandats présidentiels et tout au long de ma carrière professionnelle, il n'y a pas eu de moments où j'étais forcé de me dire 'Je ne veux pas tout gâcher. Je ne veux pas laisser tomber les gens. Je ne veux pas être vu comme quelqu'un qui a commis des erreurs ou qui a échoué'", a-t-il déclaré.
C'est au cours de son deuxième mandat qu'il a vécu une "mue de sa peur" comme il le décrit, qui lui a permis d'être plus performant. "Il est certain que pendant mon deuxième mandat, j'étais un meilleur président que lors de mon premier mandat et que ça n'avait rien à voir avec l'analyse ou la politique", a-t-il déclaré. "C'est lié à ce qui arrive lorsqu'on fait n'importe quel métier — que ce soit dans le sport ou l'enseignement ou autre — on a suffisamment de repères, suffisamment de répétitions et une certaine familiarité avec la nature des problèmes, qu'on finit par se concentrer sur la tâche en elle-même et non sur comment-faire-la-tâche et la conscience de soi qui va avec".
Il explique que c'est l'attitude qu'il a adoptée lors de l'accord sur le nucléaire iranien, qui visait à bloquer le programme nucléaire iranien et les accords de Paris sur le climat, un accord historique conclu entre les gouvernements du monde entier pour lutter contre le changement climatique. (Le président américain Donald Trump a depuis promis aux États-Unis d'abandonner leur participation à l'accord de Paris qui appelait chaque pays à s'engager pour réduire ses émissions.)
En apprenant à régler des problèmes majeurs et complexes, Barack Obama explique qu'il n'a plus peur de commettre des erreurs. Il se dit au contraire : "Vous savez, j'ai compris. Et si je fais une erreur, on trouvera un moyen de la rattraper, et on en tirera des leçons".
Durant ses mandats, il ne regardait pas le nombre de sondages ou les experts, mais il s'est plutôt concentré pour faire "avancer cette manière de voir que j'ai et que j'espère, le pays partagera, celle que nous sommes en train de créer un pays meilleur", a-t-il déclaré.
Mais la confiance en soi n'est pas la seule chose qui a découlé de cette expérience. Il a également pris des mesures réfléchies pour rester concentré, dont le fait de rester humble.
Il ne regardait (et ne regarde toujours pas) les commentaires sur les réseaux sociaux, et n'écoutait pas les experts sur les chaînes de télévision, les gens qui le réprimandaient. Mais cela consistait également à éviter que les gens l'encensent. "Si les gens pensent différemment, ils supposent que vous en savez plus que ce que vous ne laissez paraître", a-t-il plaisanté, ce qui peut conduire à un ego surdimensionné, et qui est tout aussi préjudiciable.
Il a commencé à penser que tous ces commentaires publics sur lui étaient en fait des distractions qui "n'étaient pas utiles pour moi, pour mon travail ou pour résoudre un problème, mais plutôt conçus pour nourrir une possible anxiété".
Et ces techniques peuvent fonctionner pour n'importe qui :
- Faites comme si vous étiez en apprentissage, en recueillant des informations auprès de personnes qui en savent plus que vous sur le sujet. Barack Obama dit qu'il pose des questions et qu'il continuera à les poser jusqu'à ce qu'il comprenne, en demandant parfois à ses experts de "parler plus concrètement" en lui expliquant les choses avec des termes simples.
-Concentrez-vous sur la tâche que vous devez accomplir. Faites vos devoirs. Faites de votre mieux et soyez sûr qu'en cas d'erreur ou de problème, vous pourrez faire de même pour la corriger et en tirer des leçons.
-Ne vous remplissez pas la tête de ce que les gens disent de vous, que ce soit bon ou mauvais. Le travail c'est le travail, et ça n'a rien à voir avec vous.
"Voici comment je décris cette technique à mes filles. En fait, ironiquement, c'est en mettant votre égo de côté que vous vous sentirez plus libre et que vous pourrez finalement être plus performant et plus à l'aise", a-t-il déclaré.
Via Business Insider France