Burundi: un journaliste dépose plainte pour

  20 Octobre 2015    Lu: 574
Burundi: un journaliste dépose plainte pour
Il s`agit du correspondant de RFI et de l`AFP qui a été arrêté et torturé par les agents des services de sécurité en août dernier.

Un journaliste burundais, correspondant de deux médias français, a déposé plainte auprès du procureur de la république pour «torture», a appris mardi Anadolu de source juridique burundaise.

Esdras Ndikumana, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de l’Agence France Presse (AFP) à Bujumbura, a déposé plainte lundi contre X, a indiqué la source.

Les deux médias pour lesquels il travaille à savoir RFI et AFP avaient également déposé plainte dans la journée de lundi « contre X, agents du service du renseignement pour tortures infligées à Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et de l`AFP», selon un communiqué dont Anadolu a eu connaissance.

Deux plaintes distinctes ont, ainsi, été déposées contre X auprès du procureur général de la république à la Cour suprême de Bujumbura.

Cette démarche survient deux mois après que Esdras ait été "arrêté et torturé par les agents du service burundais des renseignements (SNR)" tel qu`il l`a écrit sur son compte officiel twitter.

Le 2 août dernier, alors qu’il assurait la couverture de l’assassinat à Bujumbura du général Adolphe Nshimirimana, ancien chef des services de renseignement et bras droit du Président burundais, Pierre Nkurunziza, Esdras Ndikumana a été arrêté et trainé de force au bureau du Service national du renseignement (SNR) où il a été torturé deux heures durant, selon les médias français.

Au lendemain des faits, RFI et l`AFP ont alerté les autorités burundaises et exigé l’arrestation et la punition des auteurs de ces actes.

Le 13 août, le chef de l`Etat Pierre Nkurunziza avait, de son côté, promis d’ouvrir une enquête et de sanctionner les responsables, mais rien n’a été fait depuis.

« Cette décision fait suite à l`absence de toute évolution après la violente agression dont a été victime Esdras Ndikumana », poursuit le communiqué de RFI et l`AFP.

Esdras Ndikumana demeure de son côté convaincu que ses tortionnaires ne seront pas inquiétés déclarant, sur sa page facebook "ne pas attendre grand chose" de la procédure engagée.

Aucune réaction officielle des autorités burundaises n`a été enregistrée jusqu`à 9h50 GMT.

Au lendemain du putsch manqué du13 mai dernier, six radios indépendantes ont été détruites et saccagées par des parties non encore identifiées et nombre de journalistes ont du quitter le pays par peur de faire l`objet de réprésailles et de violences d`autant plus que les autorités ont ordonné au ministère public une enquête urgente sur le rôle de tous les médias privés dans la crise.

Le Burundi a plongé dans la violence depuis l`annonce, fin avril 2015, de la candidature du président Nkurunziza à un 3ème mandat qui, selon l`opposition, la société civile et une partie du propre camp du président, viole la Constitution et l`Accord d`Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).

Plus de 200 personnes ont été tuées au Burundi depuis avril dernier à cause de la crise, selon la principale association de défense des droits de l’Homme, APRODH (ONG).

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