Aujourd`hui, c`est terminé. Désormais, les photos satellites obtenues par l`Associated Press (AP) ne trompent pas confirmant les craintes des autorités religieuses et des associations de défense du patrimoine : le monastère n`est plus qu`un tas de cendres.
Dans son bureau en exil à Erbil, dans le nord de l`Irak, le révérend Paul Thabit Habib, 39 ans, voit cette destruction d`un site religieux sacré comme une tentative et une volonté d`expulser définitivement les chrétiens hors d`irak et éliminer la culture chrétienne de la région comme si elle n`avait jamais existée.
L`Etat islamique, qui controle aujourd`hui une grande partie de l`Irak et de la Syrie, a déjà tué des milliers de civils et contraint des centaines de milliers de chrétiens à fuir la région où il étaient installés depuis près de 2000 ans.
Daesh a détruit une grande quantité de bâtiments religieux et historiques qu`il considère comme antérieurs à la période islamique.
Le monastère Saint-Élie rejoint ainsi une liste croissante de plus de 100 sites religieux et historiques démolis dont des mosquées, des tombeaux, des sanctuaires et des églises de Syrie et d`Irak.
Les combattants de Daesh ont déjà déterioré ou anéanti des monuments anciens à Ninive, Palmyre et Hatra. Les musées et les bibliothèques ont été pillés, les livres brûlés et les objets d`Art détruit ou revendus au marché noir.
«C`est une immense partie de l`Histoire qui a été détruite», a déclaré le révérend Manuel Yousif Boji à l`AP. Pasteur catholique chaldéen à Southfield, dans le Michigan (Etats-Unis), il se souvient notamment avoir assisté à une messe à Saint-Élie en tant que séminariste.
En Irak, la population chrétienne a chuté de 1,3 million à 300.000 fidèles selon les autorités ecclésiastiques.
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