L`Iran augmente sa production de pétrole avec la fin des sanctions

  19 Janvier 2016    Lu: 661
L`Iran augmente sa production de pétrole avec la fin des sanctions
L`Iran a annoncé une augmentation majeure de sa production pétrolière après l`entrée en vigueur de l`accord nucléaire, affichant ainsi sa détermination à profiter sans délai de la fin de la plupart des sanctions internationales.
Téhéran a dans le même temps dénoncé les nouvelles sanctions américaines liées à son programme de missiles balistiques même si elles ne concernent que cinq Iraniens et un réseau d`entreprises basées aux Emirats arabes unis et en Chine.

"L`Iran a la capacité d`augmenter sa production de 500.000 barils avec la fin des sanctions, et l`ordre a été donné aujourd`hui (lundi) d`augmenter cette production", a déclaré Rokneddine Javadi, le chef de l?Organisation nationale iranienne du pétrole (NIOC).
Membre de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l`Iran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d`un million de barils.

L`annonce iranienne risque de déstabiliser davantage le marché pétrolier, dont les cours sont au plus bas depuis 12 ans en raison d`une surabondance.

Les exportations iraniennes avaient décliné avec l`imposition de sanctions internationales, qui ont été levées samedi après que l`Agence internationale de l`énergie atomique (AIEA) eut annoncé que l`Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire.

"Le principal problème du marché est une surproduction de deux millions de barils par jour qui pousse à la baisse les prix", a reconnu M. Javadi. Mais "si l`Iran n`augmente pas sa production, les pays voisins pourraient augmenter la leur d`ici six mois à un an et prendre les parts de marché de l`Iran".

A la recherche de nouveaux débouchés pour son or noir, l`Iran envisage par ailleurs d`investir dans une raffinerie dans le sud de l`Espagne, a annoncé Madrid.

Comportement déstabilisateur

Téhéran et Washington, dont les relations diplomatiques sont rompues depuis 1980, ont amorcé un rapprochement à la faveur de l`accord nucléaire négocié depuis plusieurs années et signé en juillet 2015 entre l`Iran et les grandes puissances.
Mais les tensions entre les deux pays persistent avec l`annonce dimanche par le Trésor américain de nouvelles sanctions, quoique de portée limitée, pour protester contre le programme de missiles balistiques de l`Iran.

Téhéran les a qualifiées d`"illégitimes" car "le programme balistique de l`Iran n`est pas conçu pour avoir la capacité de transporter des têtes nucléaires", a expliqué Hossein Jaber Ansari, porte-parole de la diplomatie iranienne.
Téhéran "répondra à ces actes de propagande en accélérant son programme balistique légal et en augmentant ses capacités de défense", a-t-il prévenu.

Ce programme a été mis en avant par le président américain Barack Obama pour affirmer dimanche que de "profondes différences" persistaient entre Washington et Téhéran. M. Obama a également dénoncé "le comportement déstabilisateur de l`Iran".

Mais ces tensions n`ont pas empêché un échange de prisonniers entre les deux pays impliquant 11 ex-détenus dont le reporter du Washington Post Jason Rezaian.
Dans ce contexte, le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a exprimé lundi son désir de voir le Canada renouer ses relations diplomatiques avec l`Iran, rompues par Ottawa il y a quatre ans.

Nouvelle phase

Le chef de l`AIEA, Yukiya Amano, est arrivé lundi à Téhéran où il a notamment rencontré le président Hassan Rohani.

Il a affirmé que l`AIEA entamait une nouvelle phase de coopération avec l`Iran, marquée par la mise en application du protocole additionnel au Traité de non prolifération (TNP) qui permet à l`Agence d`avoir un contrôle plus approfondi du programme nucléaire iranien.
"Nous devons continuer sur notre lancée", a-t-il dit, en soulignant qu`un important processus de vérification avait été mis en place.

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