Dans le secteur depuis 25 ans, José Sierra, le directeur de la Fédération nationale des producteurs de café (FNC) dit n'avoir "jamais vu une situation aussi dramatique". "On nous paye 640.000 pesos (228 dollars) pour chaque lot de 125 kg, et les coûts de production nous reviennent à 790.000 pesos (282 dollars)", soit une perte de 54 dollars, explique-t-il.
Comme pour d'autres matières premières ou produits agricoles, l'achat du café se fait par des contrats à termes, censés protéger l'acheteur et le vendeur des fluctuations des cours. Mais le précieux grain fait aussi l'objet de spéculations. "Les spéculateurs boursiers qui achètent des titres du café (...) les revendent au moment où cela leur paraît opportun, et font chuter le cours. C'est pourquoi nous ne voulons plus utiliser le prix fixé sur la place de New York comme référence", explique José Sierra.
Le prix de référence est passé de 1,5 dollars la livre de café en 2016 à moins d'un dollar en février 2019. Les producteurs colombiens reçoivent bien une prime jusqu'à 20 cents supplémentaires pour la qualité de leur café, mais cela ne suffit pas.
L'importance de l'offre mondiale est aussi responsable de la chute des cours. Selon l'Organisation internationale du Café (OIC), la récolte de 2018/2019 devrait s'établir à 167,47 millions de sacs, soit plus que la consommation mondiale estimée à 165,18 millions de sacs.
La Colombie est le troisième plus grand producteur de café au monde, après le Brésil et le Vietnam, et le premier pour le café doux, considéré comme de meilleure qualité.
AFP
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