Une stèle mémorielle juive dégradée à Strasbourg

  02 Mars 2019    Lu: 1052
Une stèle mémorielle juive dégradée à Strasbourg

Une lourde stèle commémorative de l’ancienne synagogue de Strasbourg, brûlée par les nazis en 1940, a été déplacée et mise à bas de son socle dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de la préfecture du Bas-Rhin.

Les faits ont été découverts par un passant vers 09h00 et signalés à la police.

« Le groupe d’enquête criminalistique s’est rendu sur place pour constater les dégradations et ouvrir une enquête », précise la préfecture dans un communiqué.

« Il y a une très forte présomption d’acte antisémite lié au lieu et à la période que notre pays traverse », a déclaré à Reuters Alain Fontanel, premier adjoint (La République en marche) au maire PS de Strasbourg, qui s’est rendu sur place.

« C’est extrêmement choquant », a-t-il ajouté en évoquant la symbolique du lieu, situé place des Halles, un espace piétonnier.

Ce nouveau fait visant un monument lié au judaïsme intervient dans un contexte de recrudescence des actes antisémites, qui ont augmenté de 74% en France l’an dernier, et notamment en Alsace où vit l’une des plus importantes communautés juives de France.

Après le cimetière juif de Herrlisheim, dans le Bas-Rhin, profané par des inscriptions nazies en décembre, c’est celui de Quatzenheim, dans le même département, qui a été visé par les mêmes faits en février.

Des participants à une manifestation des « Gilets jaunes » ont par ailleurs proféré des slogans antisémites, le 2 février dernier, en passant devant la nouvelle synagogue de Strasbourg, avenue de la Paix.

Selon une source proche de l’enquête, les caméras de surveillance situées sur la place des Halles permettraient de visualiser un véhicule ayant pu jouer un rôle dans le déplacement de la stèle.

« Tout laisse à penser qu’il s’agit d’un acte antisémite mais on ne peut pas exclure totalement une piste accidentelle », précise cette source, en ajoutant qu’aucun véhicule n’est toutefois supposé circuler sur la place.

Avec Reuters


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