Syrie: l'émissaire de l'ONU veut réunir le Comité constitutionnel syrien

  16 Février 2019    Lu: 1015
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L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen a indiqué aujourd'hui qu'il espérait réunir "dès que possible" le Comité constitutionnel afin d'"ouvrir la porte" au processus politique. Le Norvégien, qui a pris ses fonctions en janvier, est le quatrième médiateur de l'ONU depuis le déclenchement du conflit en 2011.

Ses prédécesseurs n'ont pas réussi à trouver une issue à cette guerre qui s'est complexifiée au fil des ans et a fait plus de 360.000 morts ainsi que des millions de réfugiés et déplacés. "J'espère évidemment que nous serons en mesure de réunir dès que possible le Comité constitutionnel à Genève", a déclaré Geir Pedersen, lors de sa première rencontre avec les journalistes à Genève. "Et comme je l'ai dit, j'espère que ce sera alors le début de discussions sérieuses, qui pourraient ouvrir la porte à un processus politique qui mènera à une solution négociée du conflit", a-t-il dit.

Selon le plan de l'ONU, le Comité constitutionnel doit comprendre 150 membres: 50 choisis par le pouvoir, 50 par l'opposition et 50 par l'émissaire de l'ONU afin d'insérer dans la réflexion des experts et des représentants de la société civile. Damas a bloqué cette dernière liste et récemment proposé, avec le soutien de la Russie, l'Iran et la Turquie, "17 changements de nom", selon un diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat. L'ONU a rejeté cette liste qui déséquilibre, selon elle, l'ensemble du comité. L'ONU n'accepte que "six changements", a précisé la même source.

Les trois émissaires onusiens qui ont précédé Geir Pedersen -l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, l'Algérien Lakhdar Brahimi et l'Italo-Suédois Staffan de Mistura- ont tous jeté l'éponge. Staffan de Mistura avait lancé neuf cycles de pourparlers de paix entre le régime et l'opposition, sans résultat. La mission du nouvel émissaire intervient dans un contexte militaire favorable au régime de Bachar al-Assad qui contrôle désormais les deux tiers de la Syrie après avoir enchainé les conquêtes territoriales aux dépens des rebelles et djihadistes. "J'ai l'intention d'être un médiateur impartial et attentif", a-t-il dit à Genève.

La tâche qui l'attend reste néanmoins titanesque. Le conflit, déclenché par la répression de manifestations pro-démocratie, s'est complexifié avec l'implication de puissances régionales et étrangères et de groupes djihadistes, sur un territoire morcelé. Et les négociations entre régime et opposition sous l'égide de l'ONU ont été éclipsées par un processus parallèle, dit d'Astana, lancés par la Russie et l'Iran, soutiens de Damas, en coordination avec la Turquie, parrain de certains groupes rebelles. De fait, ce sont ces trois puissances qui ont aujourd'hui la haute main sur le dossier syrien, alors que la défaite du groupe Etat islamique est imminente et que Washington a annoncé le retrait de ses troupes. Outre l'aide militaire de Moscou, Damas peut compter sur le soutien de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU. Les rebelles, eux, ne disposent plus de réelle influence sur le terrain après les multiples revers qui ont réduit leur pouvoir de négociation.

Le Figaro


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