Fin du Schengen, fin de l’UE ?

  18 Janvier 2016    Lu: 865
Fin du Schengen, fin de l’UE ?
Pour l`heure, sur les 160.000 demandeurs d`asile qui doivent être répartis à terme dans l`UE, seuls 272 l`ont été effectivement. Et les Etats membres n`ont notifié que 4.237 places disponibles.
La fin de la libre-circulation dans l`espace Schengen, remise en cause par la crise migratoire, marquerait "le début de la fin du projet européen", a mis en garde jeudi le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, chargé des migrations.

Si l`UE ne fait pas preuve d`unité, elle risque de renvoyer l`Europe vers "son sombre passé", a-t-il insisté devant des eurodéputés à Bruxelles, déplorant l`application toujours trop lente du plan de répartition de réfugiés arrivés en Italie et en Grèce.

M. Avramopoulos était invité à faire le point, devant la commission des libertés civiles du Parlement européen, sur la réponse européenne à l`afflux exceptionnel de migrants qui continuent d`arriver sur les côtes grecques.

Face à une situation parfois incontrôlable, plusieurs Etats membres ont réintroduit des contrôles provisoires à leurs frontières ces derniers mois, à l`intérieur d`un espace Schengen où la libre-circulation est normalement la règle.

"Si Schengen s`effondre, je vous le dis comme je le pense, ce sera le début de la fin du projet européen", a déclaré M. Avramopoulos, pour qui la liberté de circuler est "la plus grande réalisation" de l`intégration européenne.

"Il ne s`agit pas seulement de migrations et de sécurité, si les frontières sont fermées, l`économie est en jeu, l`économie est menacée", a-t-il ajouté.
Pour sauvegarder cet acquis, il a appelé les Etats membres à appliquer pleinement la batterie de mesures prises ces derniers mois, et notamment le plan dit de "relocalisation" dans l`UE de réfugiés arrivés en Italie et en Grèce.

"La relocalisation ne fonctionne pas, vous l`avez dit et je le confirme", a dit M.
Avramopoulos face aux eurodéputés. "J`appelle les Etats membres à coopérer davantage là-dessus", a-t-il ajouté, ces derniers tardant à concrétiser les places d`accueil qu`ils se sont engagés à offrir.

Pour l`heure, sur les 160.000 demandeurs d`asile qui doivent être répartis à terme dans l`UE, seuls 272 l`ont été effectivement. Et les Etats membres n`ont notifié que 4.237 places disponibles.
"Si les Etats membres sont prisonniers de leur ordre du jour politique national, nous échouerons", a estimé le commissaire européen.

"Il n`y a pas d`alternative : si nous n`avançons pas comme une Union, en accomplissant le processus d`intégration européenne, nous renvoyons l`Europe à son sombre passé", a-t-il averti.

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