Au Pakistan, une loi pour pénaliser les mariages des enfants interdite par les autorités religieuses

  18 Janvier 2016    Lu: 517
Au Pakistan, une loi pour pénaliser les mariages des enfants interdite par les autorités religieuses
Une députée pakistanaise voulait présenter une loi renforçant les sanctions contre ceux qui procèdent à des mariages de mineurs. Mais les autorités religieuses ont interdit le vote de cette loi.
Les députés pakistanais ont dû renoncer. Alors qu’ils entendaient voter en faveur d’un texte interdisant le mariage des enfants, ils ont fait face à la principale institution religieuse du pays qui a qualifié le projet de loi de «blasphématoire» et «anti-islamique». Ce texte avait en effet pour ambition de faire passer l`âge minimum de mariage de 16 à 18 ans, et proposait jusqu’à deux ans de prison pour ceux qui marient des enfants, une pratique commune au Pakistan.

Mais la députée à l’origine de ce texte a dû retirer son texte quelques heures avant un éventuel vote. Le comité parlementaire en charge des affaires religieuses a en effet décidé d’interdire ce texte. En effet, le Conseil d`idéologie islamique, l`institution chargée de conseiller le Parlement sur la compatibilité des lois avec la charia, avait qualifié l`amendement à la loi sur le mariage des enfants de «blasphématoire».

Pour les théologiens pakistanais en effet, la loi allait à l’encore de la loi islamique, la charia. Cette dernière, selon les responsables pakistanais, ne stipule pas d`âge limite car un individu peut se marier dès qu`il ou elle atteint l`âge de la puberté, qui ne peut se définir en nombre d`années.

Il existe toutefois bien un âge légal pour le mariage au Pakistan. Il est de 16 ans pour les femmes, et de 18 ans pour les hommes. Mais l’infraction à cette législation n’est punie que d’une «simple punition», ce que voulait changer la promotrice du texte.

Les défenseurs des droits de l`Homme du Pakistan ont fortement critiqué le retrait de la proposition de loi. Pour le militant I.A. Rehman, cette décision est «absurde», et il est «dommage que le comité (parlementaire, NDLR) ait tranché sous la pression de la décision injuste du Conseil»

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