Le Trésor explique dans un communiqué que les deux sociétés ont réduit la mainmise de M. Deripaska et ont accepté d'accueillir au sein de leur conseil d'administration respectif des personnalités indépendantes venant des Etats-Unis et de l'Union européenne.
"Les entreprises ont également accepté de jouer le jeu d'une transparence sans précédent en permettant au Trésor d'effectuer un audit approfondi de leurs opérations", souligne le ministère dans un communiqué succinct.
Il insiste sur le fait que les sanctions contre M. Deripaska restent en place.
Cette décision pourrait toutefois provoquer un tollé aux Etats-Unis, notamment parmi les parlementaires démocrates aux commandes au Congrès depuis janvier.
Ces derniers se sont en effet opposés à l'accord conclu entre le Trésor et les sociétés détenues par M. Deripaska, qui entretient des relations d'affaires avec Paul Manafort, ancien responsable de la campagne électorale du président américain Donald Trump.
M. Manafort a été mis en cause dans l'enquête sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle américaine de 2016 par le procureur spécial Robert Mueller.
Les efforts des élus démocrates de bloquer l'accord entre le Trésor et les sociétés détenues par M. Deripaska ont échoué à la Chambre des représentants cette semaine.
Selon cet accord, M. Deripaska verrait sa participation dans Rusal et En+ passer sous les 50%, tandis que ses droits de vote seront aux alentours de 35%.
Rusal est le premier producteur d'aluminium au monde, ce qui fait que les prix de ce dernier se sont envolés après l'imposition des sanctions américaines en avril, alourdissant les coûts de plusieurs entreprises et dont des constructeurs automobiles. Ils ont toutefois baissé récemment sur des informations portant sur une levée imminente des sanctions.
Outre Rusal et En+, le Trésor a également levé les sanctions contre la société JSC EuroSibEnergo, également liée à M. Deripaska.
En+, spécialisé dans l'aluminium et l'énergie, a dans la foulée annoncé la nomination de sept nouveaux administrateurs "indépendants" au sein de son conseil d'administration en remplacement de Russes et un échange de participations avec le groupe suisse Glencore, spécialisé dans le négoce des matières premières.
Le groupe suisse va devenir actionnaire de En+ à hauteur de 10,55% du capital via des certificats de dépôts, des produits financiers spécifiques, et en échange la société russe va acquérir par étapes la participation de 8,75% de Glencore au capital de Rusal.
Source: challenge.fr
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