Le gouvernement britannique pourrait supprimer les courtes peines de prison

  13 Janvier 2019    Lu: 609
Le gouvernement britannique pourrait supprimer les courtes peines de prison

Le gouvernement britannique pourrait mettre fin aux peines de prison inférieures à six mois pour soulager le système pénitentiaire, a déclaré samedi le secrétaire d'Etat chargé des Prisons, Rory Stewart, dans le Daily Telegraph.

Quelques 30.000 condamnés, notamment des cambrioleurs et voleurs à l'étalage, pourraient ainsi échapper à une peine d'emprisonnement chaque année en Angleterre et au Pays de Galles, a indiqué le quotidien. Les peines "très courtes" sont "suffisamment longues pour vous causer du tort et pas assez longues pour vous guérir", a estimé le conservateur Rory Stewart. 

"Si vous enfermez quelqu'un pour trois ou quatre semaines, il perdra sa maison, son travail, sa famille, sa réputation", a-t-il poursuivi. "La sécurité du public sera mieux assurée si nous avons une bonne peine d'intérêt général (...) et cela réduira fortement la pression sur les prisons". Les seules exceptions, selon lui, concerneraient les délits violents ou à caractère sexuel. 

Depuis le début des années 1990, la population carcérale a doublé en Angleterre et au Pays de Galles, passant de 40.000 à plus de 80.000 à fin 2018, selon des chiffres officiels. 

Plus de la moitié des 86.275 personnes condamnées avec placement en détention immédiate en 2017 se sont vu infliger des peines de six mois de prison ou moins, avait précisé en décembre M. Stewart, en réponse à une question parlementaire. 

"Les courtes peines sont trop souvent inefficaces, ne permettent souvent pas de réhabiliter les coupables et engendrent des taux inacceptablement élevés de récidive", a indiqué un porte-parole du ministère de la Justice, contacté par l'AFP. 

"C'est pourquoi nous explorons des alternatives potentielles, mais ce travail est en cours et nous n'avons encore abouti à aucune conclusion", a-t-il ajouté. 

Cette suppression des courtes peines de prison s'inspirerait du modèle en vigueur depuis 2010 en Ecosse, où les emprisonnements de moins de trois mois ne sont plus appliqués, une disposition qui pourrait être étendue aux condamnations allant jusqu'à 12 mois. 

Entre 2010 et 2017, les dépenses publiques consacrées aux prisons ont diminué de 22%, dans un contexte d'austérité budgétaire, selon les chiffres du centre de réflexion Institute for Government. Dans le même temps, le personnel pénitentiaire a été réduit de 27%.

AFP


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