Malgré les défis économiques imposés à l'Iran depuis l'annonce, en mai, du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire de 2015, M. Rohani a tout de même annoncé une hausse de 20% des salaires dans le secteur public.
Le rétablissement de sanctions par Washington contre les secteurs pétrolier et financier iraniens, en novembre, ont encore aggravé la difficile situation économique du pays.
"Le budget pour 1398 (prochaine année du calendrier iranien) a été élaboré proportionnellement aux cruelles sanctions américaines", a affirmé M. Rohani lors de son discours, télévisé, au Parlement.
Ce budget ne fait pas mention du nombre de barils de pétrole que l'Iran espère vendre lors de la prochaine année fiscale, qui débute fin mars, alors que son secteur énergétique, vital à l'économie du pays, est sous embargo.
Selon des analystes, les ventes pourraient dégringoler par rapport aux 2,5 millions de barils vendus quotidiennement avant le retrait américain de l'accord nucléaire.
Washington a autorisé huit des principaux pays importateurs de pétrole iranien --dont la Chine, l'Inde et la Turquie-- à continuer d'en acheter temporairement, une mesure néanmoins à double tranchant pour Téhéran puisque cela a contribué à faire baisser les prix du brut.
Lors de son discours, M. Rohani s'est contenté de présenter en quelques points le budget --qui doit désormais être examiné par le Parlement et soumis au vote des députés-- mais a reconnu que son pays était sous pression.
"A un moment en début d'année, nos réserves de devises étaient pratiquement nulles, forçant le gouvernement à prendre des décisions difficiles pour sauver le pays", a-t-il dit.
Téhéran a fait pression sur les exportateurs pour qu'ils rapatrient leurs dollars en Iran et M. Rohani a prévenu mardi qu'il reviendrait sur leurs incitations fiscales s'ils n'agissaient pas ainsi.
La Banque centrale iranienne utilise ces dollars pour consolider le rial, qui a perdu environ la moitié de sa valeur depuis mai, alors que le prix des denrées alimentaires a augmenté de près de 56% entre novembre 2017 et novembre 2018.
Mais certains de ces maux économiques sont bien antérieurs aux sanctions, le secteur bancaire iranien étant criblé d'actifs fictifs et des industries stratégiques entretenant des liens opaques avec l'Etat ou l'armée, selon des experts.
AFP