Depuis le 5 novembre, les Etats-Unis ont rétabli des sanctions contre le secteur de l'énergie iranien, conséquence du retrait des Etats-Unis de l'accord international visant à limiter le programme nucléaire iranien.
Ces sanctions risquaient de priver l'Irak, allié à la fois de Washington et de Téhéran, de précieuses livraisons d'énergie --électricité et gaz-- iraniennes, faisant craindre de nouvelles manifestations populaires contre les coupures de courant.
L'Irak bénéficie de 28 millions de mètres cube de gaz iranien chaque jour pour alimenter entre autres ses centrales électriques et importe directement 1.300 mégawatts d'électricité produite chez son voisin.
Privés de courant parfois pendant une vingtaine d'heures par jour, les Irakiens avaient manifesté en masse l'été dernier contre ces pénuries.
Dans un premier temps, Washington avait accordé un sursis de 45 jours à Bagdad pour trouver des sources d'énergie alternatives.
Mais, à l'approche de la date butoir --jeudi--, une délégation irakienne s'est rendue aux Etats-Unis pour des négociations sur cette question, selon le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi.
Et, jeudi, une source gouvernementale impliquée dans les discussions a indiqué à l'AFP que l'Irak avait obtenu une exemption supplémentaire de 90 jours afin de continuer à importer de l'électricité et du gaz iraniens.
La semaine dernière, le secrétaire américain à l'Energie, Rick Perry, avait appelé l'Irak à nouer des partenariats avec des entreprises américaines pour devenir autosuffisant et se passer de l'Iran, bête noire de Washington.
Le ministre irakien de l'Electricité avait indiqué que Bagdad pourrait se passer des livraison d'électricité iraniennes d'ici deux ans, mais qu'en matière de gaz la question était bien plus épineuse.
Une source proche des négociations entre l'Irak et les Etats-Unis a indiqué à l'AFP que les Américains essayaient de convaincre l'Irak de conclure un partenariat avec les sociétés américaines General Electric, Baker Hughes et Orion pour capter le gaz extrait lors de l'extraction du pétrole brut et qui est pour l'instant brûlé (et perdu) dans des torchères.
"Les Etats-Unis disent aux responsables irakiens que c'est une solution gagnante pour tous: ils ne seraient plus dépendants de l'Iran, ils capteraient leur propre gaz et cela bénéficierait aux compagnies américaines", a déclaré cette source.
AFP