Des milliers de militaires "prêts" à intervenir en cas de Brexit sans accord

  19 Décembre 2018    Lu: 812
Des milliers de militaires "prêts" à intervenir en cas de Brexit sans accord

Le ministre britannique de la Défense Gavin Williamson a annoncé mardi que 3.500 militaires se tiendraient "prêts" à intervenir si le pays sortait de l'Union européenne sans accord, s'exprimant devant le parlement. Ces militaires, dont des réservistes, se tiendront "prêts" pour soutenir les services gouvernementaux qui en exprimeraient le besoin, même si "aucune demande formelle" n'a encore été reçue, a précisé le ministre.

Le gouvernement de Theresa May a décidé mardi d'accélérer les préparatifs en prévision d'une éventuelle sortie de l'UE sans accord, en l'érigeant désormais comme "une priorité opérationnelle" à une centaine de jours du Brexit le 29 mars.

"A juste trois mois de la sortie de l'Union européenne, nous avons maintenant atteint le point où nous devons accélérer ces préparatifs", a déclaré le porte-parole de Mme May à l'issue du dernier conseil des ministres de l'année.

Même si la mise en oeuvre de l'accord de retrait conclu avec Bruxelles demeure prioritaire, le scénario d'un "no deal" constituera "une priorité opérationnelle du gouvernement", a précisé le ministre du Brexit, Stephen Barclay.

Theresa May a conclu avec Bruxelles un accord de divorce, après 17 mois de difficiles négociations, qu'elle souhaite voir voter par les députés, mais ces derniers y sont majoritairement hostiles, renforçant le scénario d'une sortie sans accord.

Stephen Barclay a ajouté que le "rythme" de publication des recommandations aux entreprises et aux ménages allait augmenter.

Le gouvernement a déjà publié ces derniers mois des dizaines de notes techniques évoquant, en cas de "no deal", une hausse des frais téléphoniques et bancaires, d'éventuelles pénuries de médicaments ou un possible chaos dans les transports. La Banque d'Angleterre a elle mis en garde contre un effondrement de la livre et une montée en flèche du chômage.

De son côté, la Commission européenne a également intensifié ses préparatifs d'un "no deal", qu'elle présentera mercredi.

Theresa May a reporté à la dernière minute un vote au parlement sur son projet d'accord, initialement prévu le 11 décembre, face au risque qu'il se fasse retoquer par les députés, qu'ils soient partisans d'un Brexit sans concessions ou favorables au maintien dans le club européen. Le texte doit à présent être soumis au vote dans la troisième semaine de janvier.

Lundi, le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a déposé une motion de défiance contre Theresa May, à la suite de son refus de convoquer le vote sur l'accord de Brexit avant la semaine du 14 janvier. Le Labour veut que les députés puissent se prononcer avant la pause parlementaire pour les fêtes de fin d'année, qui court du 21 décembre au 6 janvier.

Mais la démarche a peu de chance d'aboutir. Le gouvernement, à qui revient la décision de permettre l'organisation d'un débat et d'un vote sur une telle motion, compte y faire barrage.

Le Labour peut encore déposer une motion de censure visant l'ensemble de l'exécutif, ce qui pourrait déclencher de nouvelles élections générales.

Une telle motion aurait toutefois peu de chance de passer à l'heure actuelle, l'exécutif ayant reçu le soutien des Brexiters - ceux-là mêmes qui avaient en vain tenté de renverser Mme May la semaine dernière lors d'un vote de défiance au sein de leur groupe parlementaire - et de son allié nord-irlandais, le petit parti unioniste DUP, qui lui assure une fragile majorité.

Face au blocage de la situation, de plus en plus de voix s'élèvent pour soutenir la tenue d'un second référendum, dans l'opposition comme chez les conservateurs. Une cinquantaine de personnalités du monde économique ont également défendu cette option mardi dans le quotidien Daily Telegraph, même si elle est catégoriquement rejetée par Theresa May.

AFP


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