Isolé par un embargo imposé par ses voisins du Golfe, avec à leur tête l'Arabie saoudite, l'émirat gazier cherche à investir aux Etats-Unis dans les secteurs pétrolier et gazier, et dans des ressources non conventionnelles, a indiqué ce ministre, Saad al-Kaabi, lors d'une conférence à Doha (Doha Forum).
"Un peu plus de 20 milliards de dollars seront investis ces cinq prochaines années aux Etats-Unis", a affirmé M. Kaabi, également PDG de Qatar Petroleum.
L'objectif principal du Qatar est de relancer le terminal de gaz naturel liquéfié de Golden Pass, au Texas (sud des Etats-Unis), d'une valeur de plusieurs milliards USD, selon M. Kaabi.
"Nous envisageons de développer le projet avec (des) partenaires", a encore dit le ministre qatari, ajoutant que la décision finale sur ce dossier sera prise prochainement.
Qatar Petroleum possède 70% du projet, les compagnies américaines ExxonMobil et ConocoPhillips se partageant le reste.
M. Kaabi a également souligné dimanche que la production de GNL du Qatar augmenterait de 16 millions de tonnes par an jusqu'à atteindre 110 millions de tonnes par an d'ici cinq ans.
Sur l'Amérique du Nord, Qatar Petroleum a par ailleurs signé lundi dernier un accord avec le groupe énergétique italien Eni pour acquérir 35% de parts dans trois gisements pétroliers offshore au Mexique. C'est le deuxième investissement le plus important de l'émirat dans ce pays cette année.
L'accord prévoit de faire augmenter la production des trois champs à 90.000 barils de brut par jour d'ici 2021.
Le Qatar a annoncé début décembre qu'il quitterait l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dominée par l'Arabie saoudite, en janvier, arguant qu'il ne s'agissait pas d'une décision "politique".
Ryad, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en juin 2017 en l'accusant de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran chiite et de soutenir des groupes islamistes radicaux, dont les Frères musulmans.
Le Qatar nie soutenir des groupes extrémistes, accusant en retour ses voisins de vouloir provoquer un changement de régime à Doha.
AFP