L`UE compte mener la vie dure au Royaume-Uni en cas de Brexit

  14 Janvier 2016    Lu: 731
L`UE compte mener la vie dure au Royaume-Uni en cas de Brexit
Si le Royaume-Uni vote pour une sortie de l`UE, Bruxelles lui imposera des conditions de sorties draconiennes, afin d`en faire un exemple.
En cas de victoire du camp du Brexit au référendum sur l`adhésion du pays à l`UE, les États membres de l`UE imposeront un accord de sortie draconien au Royaume-Uni, afin de décourager d`autres pays de suivre cette voie, ont expliqué des représentants de l`UE à la Chambre des Lords le 13 janvier.

« Je crains que si nous votons pour une sortie [de l`UE], l`accord que nous obtiendrons soit assez mauvais pour décourager qui que ce soit de nous suivre. Nous serons à la merci des 27 autres États membres, qui seront furieux », explique Catherine Bearder, eurodéputée du parti libéral-démocrate.

Dans le cadre de leur enquête sur le référendum, les membres du comité spécial de la Chambre des Lords étaient à Bruxelles le 13 janvier pour interroger Jonathan Faull, qui dirige le groupe de travail de l`UE sur le référendum britannique, et rencontrer le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, ainsi que d`autres responsables et politiques européens.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, espère obtenir des modifications des règles européennes sur l’accès des étrangers aux aides sociales et sur le marché unique, ainsi qu`une exemption du principe d`union toujours plus étroite et un allégement de l`appareil administratif. Il a déclaré que s`il obtenait ces changements, il ferait campagne pour que le pays reste dans l`Union. David Cameron a été réélu à son poste en mai 2015, notamment sur la promesse d`organiser un référendum sur l`appartenance du Royaume-Uni à l`UE d`ici fin 2017.

Une proposition d`accord sur ces réformes sera rédigée début février et discutée par les dirigeants européens lors d`un sommet du Conseil européen le 18 février, selon des informations obtenues par l`AFP.

C`est l`idée de supprimer pendant quatre ans l`accès des immigrants aux allocations sociales qui engendrera le plus de tensions. Cette mesure s`appliquerait en effet à tous les migrants, y compris ceux qui viennent d`autres pays de l`UE.

Lord Jay of Ewelme a expliqué à EurActiv que la rencontre avec Jonathan Faull, qui s`est déroulée à huis clos, avait confirmé que ce sujet serait le plus âprement discuté. Des discussions sont actuellement en cours pour trouver un moyen d`autoriser des changements sans modifier les traités européens immédiatement.

« Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour l’obtention un accord », estime Glenis Willmott, eurodéputée travailliste. « [L’UE] veut désespérément nous voir rester. On trouvera des solutions, sauf sur la question des allocations sociales, qui pose un problème juridique. »

« L`immigration sera la question clé du référendum », a pourtant averti Ashley Fox, eurodéputé conservateur. « Nos systèmes social et d`impôts attirent des immigrants de l`UE. Si nous le limitons, nous limiterons en partie cet attrait. »

Le conservateur estime que l`issue du vote dépendra au final des instincts des électeurs pour leur sécurité économique et l`immigration. Selon lui, le camp anti-Brexit a un meilleur argument économique, mais ses opposants ont une position plus forte sur l`immigration.

Catherine Bearder estime pour sa part qu`une sortie de l`UE ne limitera pas l`immigration vers le Royaume-Uni.

Traitement spécial

Le 13 janvier, les représentants de la Chambre des Lords se sont rendus au Parlement européen. Le message qu’ils ont reçu est que nombre d`Européens sont fatigués des exigences des Britanniques qui demandent un traitement spécial.

« Les Européens estiment que les Britanniques se considèrent comme un cas à part. C`est ce qu`on entend tout le temps au Parlement européen », explique Glenis Willmott. « Cela a une influence sur la manière dont nous sommes perçus. Jouer sur la menace d`une sortie n`est pas considéré comme correct. Cela dit, ils veulent que nous restions. »

Ashley Fox, le conservateur, a cependant assuré que les réformes n`auraient pas été discutées sans la menace du référendum, qui doit avoir lieu avant fin 2017. « L`UE se réforme extrêmement lentement. Sans la menace du référendum, il ne se passerait rien », répète-t-il.

Calmer les eurosceptiques

Catherine Bearder et Glenis Willmott s`accordent tout à fait sur un point : la majorité des personnalités politiques européennes estiment que le référendum n`est pas organisé pour réformer l`UE, mais pour calmer les eurosceptiques du Parti conservateur.

« La majorité des parlementaires européens voient le référendum comme un moyen mis en place par le Premier ministre pour gérer son propre parti. Presque tout le monde est de cet avis », souligne la travailliste.

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