Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a pris 1,61 $US, ou 2,7 %, pour clôturer à 61,67 $US. Le WTI américain pour livraison en janvier s’est apprécié pour sa part de 1,12 $US ou 2,2 % pour finir à 52,61 $US.
Les prix de l’or noir ont gagné jusqu’à 6 % pour le Brent et 5 % pour le WTI quand sont apparues les premières informations confirmant que les représentants de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs partenaires, menés par la Russie, avaient fini par trouver un compromis. Selon les termes de l’accord, les 25 pays réunis à Vienne, qui représentent la moitié de la production mondiale, ont décidé d’abaisser leur production totale de 1,2 million de barils par jour pour les six prochains mois.
Après des négociations « difficiles », « le simple fait que l’alliance OPEP-Russie tienne bon est un facteur aussi important que les détails de l’accord lui-même », a estimé Neil Wilson, analyste chez Markets.com. « Au vu des circonstances compliquées, de tous les problèmes qu’ils avaient à régler, c’est un bon accord », a convenu Andrew Lebow de Commodity Research Group.
Le président américain, Donald Trump, avait notamment exigé mercredi de l’OPEP le maintien de sa production à un niveau élevé, afin que les automobilistes américains puissent continuer de rouler pour pas cher.
« Le marché s’attendait de toute façon à quelque chose et [les pays réunis à Vienne] savaient que, s’ils ne parvenaient pas à un compromis, le prix du baril aurait très bien pu tomber sous la barre des 50 $ », a-t-il ajouté. Les cours ont déjà chuté de plus de 30 % en deux mois.
La baisse de production de 1,2 million de barils par jour pourrait toutefois « ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché », a remarqué Stephen Brennock, analyste chez PVM. « Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique d’aujourd’hui » sur le marché, a-t-il prévenu.
Plusieurs facteurs peuvent cependant facilement faire pencher les prix dans un sens ou dans l’autre, selon Andrew Lebow. « La production au Venezuela va sans doute continuer à reculer tandis que la situation sur les exportations iraniennes reste très imprévisible », a-t-il noté en soulignant que l’Alberta avait aussi décidé de réduire ses extractions. « La météo reste par ailleurs un élément fluctuant, et on ne sait toujours pas si la demande de brut ne va pas être affectée par un éventuel ralentissement de la croissance mondiale », a-t-il ajouté.