Sofia milite de longue date pour être desservie par Turkish Stream qui acheminera du gaz russe en Turquie en passant sous la Mer Noire, contournant l'Ukraine.
Pour en persuader le géant gazier russe Gazprom, promoteur du futur gazoduc Turkish Stream, l'entreprise publique Bulgartransgaz a été chargée de lancer "avant fin 2018" la construction d'un nouveau tronçon reliant la Turquie à la Serbie sur une longueur de près de 500 km.
Ce projet d'une valeur estimée à 1,4 milliard d'euros fait partie du plan de stratégie énergétique adopté vendredi par le Pparlement bulgare.
Gazprom a salué l'annonce de la Bulgarie, déclarant dans un communiqué être "intéressé à la réalisation du projet" du futur gazoduc bulgare.
Annoncé en décembre 2014, le projet de gazoduc Turkish Stream devait compenser l'abandon surprise de South Stream, un précédent projet de gazoduc devant alimenter le sud de l'Europe. La Russie l'avait arrêté en raison du blocage de la Commission européenne.
Turkish Stream avait pris du retard en raison d'une crise diplomatique de plusieurs mois entre Ankara et Moscou mais il est aujourd'hui en voie d'achèvement. Il ne reste désormais plus que la partie terrestre située en Turquie à construire avant l'ouverture des vannes prévue pour fin 2019.
Important pays de transit de gaz russe, acheminé actuellement d'Ukraine, la Bulgarie souhaite conserver cette vocation après l'expiration en 2019 de l'accord de transit russo-ukrainien. Elle milite pour être directement desservie par la seconde conduite de Turkish Stream.
L'ambassadeur américain en Bulgarie, Eric Rubin, a cependant exprimé lundi sa désapprobation pour le projet d'une seconde conduite de Turkish Stream vers l'Europe qui "ne ferait rien pour diminuer la dépendance de l'Europe au gaz russe".
Entièrement dépendante actuellement des livraisons de gaz russe via l'Ukraine, la Bulgarie cherche à diversifier ses sources. Le gouvernement envisage de participer à la construction d'un terminal de gaz liquide à Alexandropoulis en Grèce et de recevoir du gaz de la Mer Caspienne par le futur Gazoduc transanatolien (Tanap).
AFP
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